Attention spoil imminent.
Regarder Rosemary's baby, c'est un peut comme manger un gros gâteau meringué. Au début on savoure le gout et la douceur, à la fin on en veut plus mais on continu jusqu'à ce que la gourmandise se mélange au dégout.
La séquence d'introduction nous dévoile tous les sentiments finales de notre personnage principal. Un fredonnement mêlé de mélancolie et de chagrin, comme une fatalité que l'on arrive pas à s'avouer, mais que l'on accepte. En fond, les gros building des Etats-Unis. Dés lors, le décor et posé : on sait que Polansky s'apprête à bouleverser le quotidien américain.
Sans être averti au préalable que ce film est une référence satanique, la première partie pourrait presque faire croire à une petite histoire dramatique de bonne famille. Le rythme lent ainsi que les scènes quelques peut bavardes, ne sont même pas dérangeants, car on sent qu'il y à un courant d'air dans la maison. L'atmosphère glaçante constitue tout le squelette du développement dramatique angoissant. On veut savoir quand est ce que que Rosemary va enfin péter son câble.
Car oui, le jeu de Mia Farrow nous enlace tout au long du film. Son excitation à devenir mère fait chaud au coeur, l'anxiété qui s'installe par la suite nous glace le sang. Sans vraiment s'identifier au personnage, on vit sa descente au enfer comme si on y était. La pression qu'exerce l'extreme gentillesse des voisins, le mari presque parfait aux allures de plus en plus cyniques (qui annonce être un acteur dés le premier dialogue)... Y a de quoi devenir parano. C'est d'ailleurs la psychologie des personnages qui portera toute l'ambiance du film. Et sans être un film d'horreur, c'est la puissance des suggestions ainsi que les circonstances sociologiques qui sont les principes clés de l'intérêt scénaristique. On peut dire que Polansky innove, pour son époque, un nouveau style dans le traitement de l'épouvante au cinéma.
On pourra tout de même reprocher à Rosemary's Baby le fait de rarement nous faire douter. Rien que le titre nous annonce que le bébé sera au centre de toute l'histoire. Bien que le mystère soit un principe et non un enjeu, titre et synopsis nous donnent beaucoup trop d'informations et anéanti la curiosité du spectateur. Il n'empêche qu'on pourra tout de même se surprendre à s'interroger sur le premier mec qui attend devant une cabine téléphonique pour passer un coup de fil.
L'oeuvre de Polansky reste très réussite dans l'ensemble et nous dresse un beau portait de l'angoisse maternelle. L'inquiétude, la paranoïa et la folie naissante peuvent êtres interprétées comme une métaphore de la responsabilité à devenir mère. Qui n'a jamais eu peur de l'enfant qu'il pourra avoir et du parent qu'il sera ? De toute manière ce questionnement est stérile car même si l'attitude ou la gueule de notre bébé ne nous plait pas, faut l'accepter. C'est comme ça.