L'oeuvre de Bernard Queysanne marque principalement par son univers poétique autant visuel que littéraire. Ce personnage dénué de toute identité face à la solitude, nous interroge sur le genre humain et le sens même de la vie.
On se demande si l'on existe vraiment, si la vie n'est pas seulement vêtue de répétition et de langueur. Cette impression de vivre et d'être déjà mort. L'utilisation récurrente du "Tu" par la voix off universalise et nous intègre dans l'oeuvre, nous sommes le personnage principal.
Le quotidien qui se répéte et cette homme imperméable à ressentir toute émotion ou état d'âme, errant dans une ville amorphe ou les plans d'ensembles et les mouvements de caméra nous montrent comme le temps passe et comme nous ne représentons rien. Néanmoins, ces techniques cinématographiques offrent au film un esthétisme très beau et très singulier en total accord avec la philosophie du récit.
Cette sensation de "durer" plus que d'exister caractérise complètement ce film, si peut connu et pourtant tellement intemporel.