Comment ne pas tomber sous le charme de ce film un tantinet vieillot (mais pas dépassé) ne serait-ce que pour la douce évanescence de Mia Farrow, totale victime de cette machination qui prend place petit à petit, se dévoile au spectateur avec une subtilité très appréciable ? La gentille Rosemary se fait-elle engrosser par le diable en personne ou par un mari absent, légèrement détaché de ce qui se passe "At home" durant ses journées de travail au point de ne plus réellement exister "physiquement" Aux yeux de Rosemary ? Les voisins sont t'-ils malveillants ou juste intrusifs ?
Quelques pistes de réflexion et pas de réponses, aucunes.
Jusqu'au bout du bout le film mène par le bout du nez celui qui le regarde, rien n'est certain, rien n'est établi et rien n'est vu de façon claire, ce qui laisse à l'imagination du spectateur devenu voyeur un large champ des possibles.
Ne sont-ce pas là les plus beaux des cadeaux à offrir ? Un bébé pour Rosemary et un grand point d'interrogation en guise de chute.
Ce que l'on voit est-il réel ? Entre fantasme et réalité il ne nous reste qu'à interroger notre conscience plus ou moins cartésienne pour tirer des conclusions, mais seront-elles les bonnes ?
Cette ambiance de plus en plus pesante et anxiogène est-elle bonne conseillère ? Elle n'en est pas moins significative d'une époque, d'une façon de vivre... retranscrites avec brio.
Film culte, film ouvert à toutes les perceptions possibles, chacun cherche son chat et chacun le trouve ou pas. La grandeur du cinéma est là.