Il y a dans le dernier film de Arnaud Despleschin une justesse qui le rend profondément estimable.
Justesse tout d'abord dans le jeu des acteurs, tous extraordinaires. Roschdy Zem trouve probablement son meilleur rôle en saint laïc, et le duo Sara Forestier / Léa Seydoux est d'une densité sidérante. Les seconds rôles sont des acteurs non professionnels (une première pour Desplechin), ce qui confère au film une densité qui relève parfois du documentaire.
Uu autre personnage essentiel du film est la ville de Roubaix elle-même (dont est originaire Desplechin), montrée sans fard mais aussi sans misérabilisme excessif.
Une ville, le métier de policier montré avec simplicité, des êtres humains, des intrigues effroyables mais communes : en voyant Roubaix, une lumière on se dit que le bon cinéma est finalement souvent affaire de simplicité quand il est incarné avec une telle intensité dans tous les domaines.
Dans ce beau film sans méchants, il est principalement question de douceur et de grâce. La lumière dont parle le titre est présente chez tous les personnages, parfois simplement à l'état de lueur indécise, parfois rayonnante dans la fermeté ou l'empathie des policiers.
J'ai été bouleversé par le torrent d'humanité que charrie le film et par la maîtrise de la direction de Despleschin, qui réalise ici un de ses tout meilleurs films.
http://www.christoblog.net/2019/08/roubaix-une-lumiere.html