Il y a dans le dernier film de Arnaud Despleschin une justesse qui le rend profondément estimable.


Justesse tout d'abord dans le jeu des acteurs, tous extraordinaires. Roschdy Zem trouve probablement son meilleur rôle en saint laïc, et le duo Sara Forestier / Léa Seydoux est d'une densité sidérante. Les seconds rôles sont des acteurs non professionnels (une première pour Desplechin), ce qui confère au film une densité qui relève parfois du documentaire.


Uu autre personnage essentiel du film est la ville de Roubaix elle-même (dont est originaire Desplechin), montrée sans fard mais aussi sans misérabilisme excessif.


Une ville, le métier de policier montré avec simplicité, des êtres humains, des intrigues effroyables mais communes : en voyant Roubaix, une lumière on se dit que le bon cinéma est finalement souvent affaire de simplicité quand il est incarné avec une telle intensité dans tous les domaines.


Dans ce beau film sans méchants, il est principalement question de douceur et de grâce. La lumière dont parle le titre est présente chez tous les personnages, parfois simplement à l'état de lueur indécise, parfois rayonnante dans la fermeté ou l'empathie des policiers.


J'ai été bouleversé par le torrent d'humanité que charrie le film et par la maîtrise de la direction de Despleschin, qui réalise ici un de ses tout meilleurs films.


http://www.christoblog.net/2019/08/roubaix-une-lumiere.html

Christoblog
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2019

Créée

le 25 août 2019

Critique lue 234 fois

Christoblog

Écrit par

Critique lue 234 fois

D'autres avis sur Roubaix, une lumière

Roubaix, une lumière
PjeraZana
5

Malaise et leçons du Commissaire Desplechin

Contrairement aux idées reçues, Arnaud Desplechin, le pape contemporain des auteurs français, a toujours été attiré par le cinéma de genre(s) dans des formes plus ou moins contournées voire...

le 18 août 2019

42 j'aime

1

Roubaix, une lumière
Seemleo
7

La mère Noël est une ordure

Pour une fois l'allumé Desplechin nous pond une oeuvre relativement classique dans sa trame et parfaitement compréhensible intriguement parlant. L'atmosphère de cette ville du nord que l'on présente...

le 26 août 2019

30 j'aime

7

Roubaix, une lumière
EricDebarnot
7

Ma ville, ma lumière...

Je crois qu'on n'échappe jamais totalement à la ville dans laquelle on a été enfant, adolescent... Desplechin portait Roubaix en lui, et toutes ses frasques dans les milieux bobos / intellos...

le 25 sept. 2022

25 j'aime

12

Du même critique

Megalopolis
Christoblog
9

Magnifique, démesuré et d'une vulgarité éclatante

A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?Si vous aimez les films dont rien ne dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.Si au...

le 24 sept. 2024

38 j'aime

7

Leto
Christoblog
4

Un film sûr de sa force, et un peu creux.

Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...

le 7 déc. 2018

38 j'aime

8

Pacifiction - Tourment sur les îles
Christoblog
2

2h45 de vie volées à chaque spectateur par ce qui se rapproche le plus de la torture au cinéma

Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.Mais n'étant pas...

le 18 nov. 2022

33 j'aime

8