Découverte que ce film grâce à ma bibliothèque municipale !
Dans Rouge, j'y retrouve les ambiances de Wong Kar Wai -mais seulement pendant une partie du film. Car il y a bien deux parties distinctes dans ce film : la première, celle des années 30 où une femme prostituée, Fleur, rencontre un jeune homme d'une famille riche -les deux se suicident ne pouvant se marier. Partie colorée, élégante, tout en sensualité et en romantisme. Puis il y a la deuxième partie, cinquante ans plus tard, plus grise, plus crue, où le fantôme de la jeune femme erre pour retrouver son amant perdu, et demande de l'aide à un couple. Ce film est bien sûr une histoire d'amour, mais j'y vois également le choc des générations : là où le passé était raffiné, le présent est plus trivial. Le couple du présent se pose d'ailleurs des questions par rapport au geste de Fleur : se suicideraient-ils l'un pour l'autre ? La réponse est non, et ils ont un peu honte de l'avouer, mais pour eux, la vie est beaucoup trop précieuse pour cela. Donc, je rectifie : le film n'est non pas une histoire d'amour, mais deux, très différentes. Cependant, aucune n'est honteuse.
D'ailleurs, si vous aimez les happy end, ce film n'en propose pas vraiment l'étoffe, d'où son originalité. Je le recommande, ne serait-ce que sur le traitement tout en simplicité du fantôme, comme savent le faire les asiatiques, et parce qu'il y a l'acteur Leslie Cheung, d'Adieu ma concubine et de Nos années sauvage, à dévorer des yeux...