Je suis triste de mon impuissance à parler de ce film essentiellement parce qu'il y a longtemps que je l'ai visionné. Me reste durablement une farandole d'images notamment de celles qu'offre Venise en temps de carnaval : costumes somptueux, couleurs étourdissantes, bruits, de ceux qui sont agréables à l'oreille... Les décors sont à la hauteur de la ville, grandioses, drus, éclatants.
Un tourbillon voilà comment ma mémoire retient ce film.
Et puis cette scéne où Vivaldi court dans les rues de la ville pour voler au secours de son ami : la musique de ce qui deviendra les Quatre saisons le happe dans sa course. Même si cela n'est pas "historique", le réalisateur donne une belle scène pendant laquelle le spectateur a l'impression d'être celui d'un processus de création. Les pas, les hésitations, la course que Vivaldi interrompt dans la ligne "droite" pour la continuer un moment autour d'une fontaine, est parfaitement accordé à la musique, régal des yeux et des oreilles.
De mémoire, la photographie de Marcello Gatti et les cadrages de Jean Charvein rendent bien la richesse de ce qu'ils ont à saisir.
Un film qui, techniquement parlant, aura peut-être, certes, pâle figure en regard des moyens actuels et de la surenchère parfois dans les scénarios. Il reste pour moi un bien joli film.