Entre humour et tendresse, un film sympathique qui révèle Judor mais ne dépasse pas l'anecdotique.

Le premier film de Julien Guetta, s’il n’est pas à proprement parler à graver dans les annales, est une bonne surprise, de celles que l’affiche et la bande-annonce ne laissaient présager. On s’attendait à une comédie franchouillarde, au mieux drôle et distrayante, au pire à ranger parmi l’innombrable flot de films soi-disant comiques français, identiques et formatés. Mais cette histoire est bien plus profonde qu’elle n’y parait au premier abord et touche du doigt des sujets graves tels que la toxicomanie et l’abandon d’enfants. Et Eric Judor montre une nouvelle facette de son talent, la plus dramatique (toutes proportions gardées) un peu comme l’avait fait son ancien comparse Ramzy dans « Je suis à vous tout de suite » il y a deux ans.


On connaissait en effet le côté drôle du comédien dans les films décalés de Dupieux ou dans ses sketches avec son binôme d’antan. Il a encore prouvé son talent dans le genre en réalisant l’excellente comédie « Problemos » qui sortait agréablement des sentiers battus. On s’attendait moins cette facette dramatique. On le sait désormais, Judor sait également être émouvant. Et c’est l’une des qualités de « Roulez jeunesse » que de nous le faire découvrir. On apprécie que jamais le film ne parte dans les travers du rire gras et préfère un comique de situation réaliste. Si l’on ne rit pas à gorge déployée, on s’amuse néanmoins souvent de la justesse de l’écriture et des dialogues, et du réalisme des situations mettant en scène un quidam dépassé par les événements. Des événements qui pourraient parfaitement arriver à n’importe qui. La première partie est donc drôle, rafraîchissante et enjouée et on prend plaisir à suivre ce personnage qui se retrouve avec trois enfants et adolescents sur les bras.


Mais plus le film avance, plus il prend un tournant dramatique inattendu et bien négocié. Les sujets plus graves entrent en jeu. On a également le droit à une belle leçon de vie sur la manière de se prendre en main lorsqu’on est un adolescent attardé. Le contexte plutôt inhabituel du garage et de la société de dépannage familial est bien rendu et s’avère un atout. Les seconds rôles joués par Laure Calamy et Brigitte Roüan sont au poil tout comme les interprètes des enfants. Après, il est vrai que « Roulez jeunesse » manque peut-être de coffre et se contente du minimum sur certains points (la réalisation, une durée syndicale, le manque d’étoffe de certains seconds rôles, …). Il faut également avouer que tout cela reste assez anecdotique sans pour autant être insignifiant. Mais on passe un joli moment de cinéma au-dessus de la moyenne.


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 26 juil. 2018

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4 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

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4

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