Après Mondwest, Morts suspectes et Looker, Michael Crichton continue de proposer des thrillers dont le cadre reste une société futuriste assez peu éloignée de notre époque, et dont les inventions scientifiques peuvent "déraper" ; c'était déjà le cas dans le parc d'attractions de Mondwest qui traitait déjà de la robotique réfractaire, c'est un peu le sujet de ce film mais de façon très différente. De même que dans Morts suspectes, le réalisateur traitait le trafic d'organes, et dans Looker, il était question de clones de top-models...Crichton ne cesse donc d'explorer la société d'un futur proche qui se laisse envahir par les puces électroniques et par les robots qui sont destinés à soulager l'humain dans ses tâches domestiques. Malgré cette intrigue de "déviants" qui menacent une société de plus en plus dépendante, et un décor futuriste qui reste familier qu'on pourrait croire pompé un peu sur Blade Runner, ce film reste distrayant, retrouvant la trame trépidante des films antérieurs de Crichton, fertiles en poursuites et affrontements, mais aussi ce regard non dénué d'humour porté sur une société hyper technologique qui trouve ses revers lorsque les machines se détraquent et sont détournées de leur fonction principale. Plutôt que de proposer une vision critique de cette société soumise à ce modernisme, le réalisateur en fait ressortir les failles et les dangers potentiels. Si on se laisse séduire par la prestation de Tom Selleck assez impavide mais doté du handicap de vertige (petit clin d'oeil à James Stewart dans Sueurs froides), on est beaucoup plus séduit par la panoplie incroyable de petits engins meurtriers bien conçus, comme les mines coureuses, les robots-spiders ou les micro-missiles thermo-guidés qui donnent lieu à des séquences époustouflantes. Pas un chef-d'oeuvre (quelques facilités de scénario aussi), mais un film exaltant qui promet une bonne détente.