Running Man par FPBdL

- Running man - l'exemple typique de films entrés dans la mémoire collective, gravés distinctement grâce à un récit simple et brutal, un thème sur lequel il est aisé de communiquer avec son entourage.
- Running man - inspiré du roman de Stephen King de 1982 (?)
- Running man - inspiré du - (Le) Prix du danger - réalisé en 1983 par Yves Boisset...

Depuis 1987, la bande 35mm a vieilli et pas juste un peu.
L'image a pris de l'âge, les costumes respirent le vide d'inspiration, et manquent de crédibilité. Schwarzee apparaît dans une bizarre combinaison moulante orangeâtre flashy.
Quant à eux, les deux principaux méchants sont fort bien loupés. D'abord Subzero, typé asiatique grassouillé la coquille par dessus le collant, puis Dynamo avec une crète sur la tête qui s'illumine quant il est pas content. Mais les costumes à chier, c'est encore pas trop important.
Ce qui rappe le plus, c'est la bande son. Synthétique à l'extrème, reprenant des tubes danse-disco sortis de la boîte à rythme en signature d'un manque persistant de réflexion et de rapport à l'image.

Le film reprend l'idée de mettre en scène la vie d'un homme dans une émission de télé qui fait de l'audimat avec des images chocs, comme l'on voit aujourd'hui avec la téléréalité. Il traite de la désinformation, de l'instrument média au service des politiques, de l'occupation de l'espace audiovisuel et de tous ces cerveaux abrutis par des programmes superficiels qui assouvissent les désirs primaires.
Tout ou presque est repris du très fameux film - Le Prix du danger -.
Les plus frappants arguments sont cependant bien moins réussis, à commencer par le présentateur de l'émission, insipide au possible, la faute à son script qui a du mal à tenir la route, n'arrivant ni à séduire ni à convaincre.
On avait une très belle prestation dans le film de Boisset...ici, rien de particulier. Julien Lepers aurait pu jouer le rôle.

Avec Subzero et Dynamo, les chasseurs sont donc (aussi) maladroitement repris. L'idée seule de ces "persos super-chasseurs" est mal pensée, mal amenée, mal retranscrite, c'est moche et ridicule.
Les clichés n'ont pas été laissés de côté. Le héros met sa vie en jeu pour éviter à ses camarades de risquer la leur et prend sous son aile la femme qui l'a foutu dans la merde 10 minutes plus tôt (!!!).
...
La seule différence est l'affrontement, enfermé dans des arènes sombres, tourné en studios d'un bout à l'autre plutôt qu'une course poursuite en plein coeur de Paris ou de Belgrade.
Exit donc le trap-trap endurant bien qu'en dise le titre du film, les plans de la ville, les surplombs et le jeu avec les décors urbains.

On aurait seulement pu être peiné de la séance si Paul Michael Glaser avait apporté une vision différente dans son récit ou un ingrédient complémentaire judicieux qui aurait révélé un intérêt autre, hors c'est tout l'inverse qui se passe.
Mis à part le montage en lui-même, la copie massacre littéralement l'original, autrement plus prenant.

En résumé si hésitation il y a à voir - Running man - , n'hésitez plus.
Laissez la jaquette dormir sagement sur l'étagère tandis que vous vous régalerez avec - Le Prix du danger -, la véritable oeuvre adaptée de la nouvelle de Robert Sheckley parue en 1958.
Ou voyez - Running Man - puis - Le Prix du danger - après quoi, vous fredonnerez la Marseillaise à coup sûr.


http://www.senscritique.com/film/Le_Prix_du_danger/critique/21531042