Des pains et du jeu
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le 8 janv. 2014
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Je viens de revoir "Le Prix du Danger". C'était l'occasion de redonner une chance à son semi-remake américain, "The Running Man". Semi car en théorie les deux œuvres sont distinctes, chacune étant adaptée d'un livre différent. Remake quand même car à l'écran les similitudes sont troublantes (situations, personnages). En tout cas suffisantes pour avoir initiée une bataille judiciaire, gagnées à terme par les Français.
Si dans la version française le héros du film, du show et du public est un chômeur, pourchassé par tueurs de la chaîne TV, les choses sont un peu différentes ici. Schwarzenegger incarne un ex-militaire accusé à tort d'exécutions de masse, paria du public et d'une dictature qui le lâche dans la fosse télévisuelle. Où il affrontera des tueurs professionnels grandiloquents, façon catcheurs m'as-tu-vu sanguinaires.
Alors l'ensemble est aussi kitsch que sympatoche. Entre les costumes très 80's (tenues spandex pour les gentils, accoutrements spectacles pour les méchants). Les tueries outrancières, et les bons mots ringards de Schwarzenegger qui les concluent généralement.
Et puis le film n'ennuie aucunement sur 1h40. Il est mené tambour battant. Se permettant même à l'occasion une alerte pertinente sur le pouvoir des médias. Remontage et effets visuels sont de la partie, ne jamais croire ce que l'on voit à l'écran ! Un message profondément d'actualité.
Cependant il y a quand même beaucoup de défauts pour en faire un vrai bon film. En premier lieu, le scénario affiche pas mal de soucis. Dont son aspect très primaire (zéro nuance), couplé à une mise en scène qui manque un peu d'ampleur.
On a aussi le droit à une intrigue de rébellion qui se greffe maladroitement au film. Et de nombreuses incohérences çà et là si on réfléchit 5 minutes à ce qui se passe. Visiblement, les gérants du show ont accès aux images du film (pratique !). Et il n'y a pas trop de logique quant à quels moments sont filmés en live pour le show et quels moments sont à huis-clos.
Questions acteurs, Richard Dawson, célèbre présentateur de l'époque aux USA, s'amuse en grand méchant producteur/présentateur. Mais il n'arrive pas au niveau de cynisme de Michel Piccoli dans "Le Prix du Danger".
Quant à Arnold Schwarzenegger, il restait à l'époque un acteur moyen. Pouvant être bien dirigé et exploité par les bons réalisateurs, qui faisaient usage de ses mimiques et sa carrure. Mais Schwarzy restait fade avec les autres metteur en scène. C'est clairement le second cas ici.
Au passage, Arnold Schwarzenegger écrira plus tard qu'il a regretté le choix à la réalisation de Paul Michael "Starsky" Glaser, et le fait que le film avait perdu la profondeur initiale du scénario.
A l'arrivée, "The Running Man" reste un film fun, mais je lui préfère clairement son cousin français.
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Créée
le 4 août 2020
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hier
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