Le multiculturalisme constitue l’une des déclinaisons possibles offertes au buddy movie, évoluant en choc des cultures, en jeu plus ou moins habile avec les clichés inhérents à chacune, en apprentissage voire en métissage final. Parmi les meilleurs, comptons Red Heat (Walter Hill, 1988) et son opposition géographique sur fond de Guerre Froide ou encore la série The Persuaders (Robert S. Baker, 1971-72), rassemblant l’Angleterre et les États-Unis dans des enquêtes aux quatre coins de l’Europe. Rush Hour, premier d’une trilogie, confirme l’installation de Jackie Chan dans le divertissement mainstream américain depuis une vingtaine d’années – c’est-à-dire depuis The Big Brawl de Robert Clouse en 1980 –, similaire en cela à la licence concurrente Shanghai Noon (Tom Dey et David Dobkin, respectivement en 2000 et 2003.
Le long métrage ne vaut pas grand-chose et témoigne seulement du savoir-faire de Brett Ratner en matière d’action : les séquences de combat restent lisibles et restituent avec fluidité les déplacements des personnages. En revanche, l’écriture sommaire des dialogues, forçant la répartie à chaque réplique prononcée, n’a d’égale que l’interprétation en roue libre de Chris Tucker visiblement lancé dans une parodie plagiaire du style d’Eddie Murphy. Alors on s’amuse un peu, oui c’est vrai, mais bien moins que devant les excentricités d’un lord Brett Sinclair ou les interventions musclées d’un Ivan Danko nu dans la neige ! La partition musicale de Lalo Schifrin mérite également d’être considérée.