Let's get ready to rumble (fish) !
Coppola tourne en 1982 Rumble Fish, dans la foulée de The Outsiders. Les deux films sont adaptés de romans du même auteur, S.E Hinton, avec qui il travaille le scénario. Tournés tous deux à Tulsa, Coppola garde la même équipe, jusqu'à certains acteurs (Matt Dillon, Diane Lane).
Tulsa, Oklahoma. Rusty James. Un gang rival. Le temps qui passe. Un modèle. Motorcycle Boy. Le flic. Le père alcoolique. Trahison. Rumble Fish (titre original) est un film magnifique, tant sur le plan visuel, narratif ou musical.
Autant le dire de suite, ceux qui s'attendent à un film de gangs, de bastons, passez votre chemin ! Le film tourne autour de Rusty James, de son envie de reprendre le flambeau de leader laissé par son frère, parti depuis quelques mois. Son frère, Motorcycle Boy: Mickey Rourke, hallucinant de charisme, parlant doucement, limite si on doit tendre l'oreille pour l'entendre, face à Matt Dillon, parfait dans le rôle du jeune frère qui vénère son aîné. On y croise aussi Diane Lane lycéenne, Nicolas Cage jeune premier, Vincent Spano moralisateur, Tom Waits derrière un comptoir, Dennis Hopper alcoolisé. Et un flic qui surveille le Motorcycle Boy depuis son retour...
L'image du film est superbe, noir & blanc et utilisation d'effets comme des ombres peintes sur des murs lors d'une scène, des plans accélérés, de la fumée, et encore des ombres.Le temps passe, et on le ressent. Jusqu'au dénouement. La bande-son également. Stewart Copeland a composé une bande originale.... originale. Dans le bon sens du terme ! Le temps passe, et on l'entend. Ainsi que des sons urbains, comme des klaxons. Et ce titre de Stan Ridgway, "Don't Box Me In" !
"Rusty James" est une oeuvre rare, un film d'esthète sans doute, mais au service d'une histoire prenante, poignante.
N.B: "Autant le dire de suite, ceux qui s'attendent à un film de gangs, de bastons, passez votre chemin !" : à l'époque, j'étais allé voir le film avec des amis, nous avions tous 14 ans, une bande ! Tous sont sortis déçus, pas assez d'action, de bastons. Et puis un film noir et blanc, alors que l'affiche était en couleurs... Sauf moi. J'étais encore dans le film. Et ça continue.