Simone est le second produit de l'ex-grand-réalisateur Andrew Niccol, sorti en 2002 ; cinq ans après l'inégalable Bienvenue à Gattaca. Première différence d'avec son aîné, il s'agit là d'une comédie, une sorte de satire du système hollywoodien actuel, notamment avec la novatrice idée de création virtuelle d'une actrice-star. Car l'histoire est bien là, celle de Simone, star virtuelle au succès inimaginable, créée par un réalisateur sur le déclin.
Dès les premières minutes, on peut dores et déjà reconnaître la patte d'Andrew Niccol. Des décors très sobres, de teintes grises et bleutées envahissent l'écran. On croirait que le réalisateur a voulu restituer encore une fois un des nombreux points forts de son premier film. Et c'est efficace car c'est grâce à cet aspect visuel si particulier que l'on parvient rapidement à se laisser prendre dans cette ambiance atypique.
Après, comme je l'ai dit, la différence est qu'il s'agit d'une comédie. Basée sur le fonctionnement actuel du système hollywoodien, l'histoire prend forme sur ses difficultés à se renouveler et produire des films destinés à attirer du monde. Pour cela, rien de tel qu'un Al Pacino, lui, en pleine forme notamment grâce à Insomnia, pour remplir le contrat. Il livre une prestation ingénieuse, pleine de subtilité. Seul acteur réellement omniprésent à l'écran, son habileté si particulière dans le film nous est une distraction des plus efficaces ! Tout cela sans pour autant voler la vedette à ces seconds rôles de luxe, je pense notamment à Catherine Keener ou encore Winona Ryder.
Mais ce qui ressort le plus dans ce film, c'est cette fraîcheur totalement inédite. Le concept de création virtuelle est une idée maline et novatrice ; une touche de science-fiction sur un univers des plus ordinaires. Le mannequin Rachel Roberts (Simone) incarne cette fraîcheur. Là est toute la force du film.
Simone est un film pour les grands amateurs de cinéma. La particularité du scénario nécessite en effet la connaissances de certaines notions du septième art. Une telle modernité dans un film est rare et je garantis qu'on ne la retrouvera pas avant un bon moment. Simone est une beauté unique et froide, une démonstration de cinéma, un coup de maître d'un réalisateur aujourd'hui et selon moi sur le déclin. Tout comme dans son scénario, Andrew Niccol nous pondra peut-être une nouvelle idée des plus novatrices et farfelues. Du moins, c'est ce que je lui souhaite. Car Simone est une réussite !