Dans chacun de ses films (Gattaca, Lord of War et dernièrement Time out), Andrew Niccol a un message à faire passer, un militantisme assumé allié à une maîtrise artistique et un savoir-faire narratif indiscutable. Si ses films verse souvent dans un conformisme très hollywoodien, c'est souvent au service de son propos. C'est le cas de S1m0ne, un film original, tournant autour de Victor Taranski (Al Pacino), qui cabotine à l'envi et donne au film ses lettres de noblesse.
Dans le film, on peut arguer que la réaction de la femme de Pacino est gnan-gnan et peu crédible, que la S1m0ne du titre fait trop virtuelle et exagérée pour convaincre. Oui, mais, quel est vraiment la différence entre elle et Nicola Anders (Winona Ryder) et d'autres actrices américaines, qui jouent à fond la poupée gonflable pour les besoins d'une industrie hollywoodienne en manque sérieux de naturel, et malade d'hypocrisie ? Malgré ses nombreux défauts et ses longueurs, le film nous prouve que le monde des stars à Hollywood est déjà de la fiction, et que nous les foules n'avont besoin que de rêve marchandisé.