-2/10
Attendu depuis 1 million d'années, je fus fort désappointé lorsque je vis le trailer...Mais en voyant l'engouement suscité par ce film, j'ai voulu me faire ma propre opinion, en me disant que je pouvais me tromper...
Hélas, ce ne fut pas le cas.
Donc, je vais dire ce que je pense de cette Arlésienne devenue (triste) réalité. De plus, comment ne pas comparer ce 2016 avec le 1984, puisque le générique final nous indique que le nouveau est inspiré par l'ancien...
Mais comment expliquer ce reboot sauvage alors que Ghostbusters The Video Game (ou Ghostbusters III: Hellbent) a été un succès en 2009 et ce, avec le cast original (et l'OST, et le design, et...) ?
La faute en revient à la controversée Amy Pascal (ex-Présidente de Sony Pictures ayant un certain penchant raciste) qui réussit à éjecter Ivan Reitman (réalisateur et producteurs des deux films originels) pour remodeler le concept Ghostbusters à sa sauce.
Bien sûr, pour des raisons contractuelles signées avec Columbia Pictures en 1984, Reitman apparait néanmoins en tant que producteur, mais c'est purement "honorifique"...puisque c'est Amy Pascal herself qui produit le film via sa nouvelle boite de prod spécifiquement créee pour ce film !
Le second responsable est bien sûr Paul Feig himself, qui ne voulait pas non plus de Reitman pour la caution 'canon" de la saga pour faire ce que bon lui semble.
C'est ainsi que fut décidé le "all-woman cast" (ce dont je n'ai rien contre) avec le quatuor Wiig/McKinnon/McCarthy/Jones (là, je suis contre) qui est (censé) amener un humour "frais", "novateur" et "féministe".
Malheureusement il n'en sera rien puisque le script a été écrit par une paire de crétins n'ayant rien compris au concept-même de Ghostbusters (il s'agit donc de Paul Feig et Katie Dipold), soit un exercice d'équilibre entre un humour jamais lourd, un peu d'action et un mélange composite de SFX avec un design sympa...
Bref, le film commence.
Après un début à la Conjuring (maison hantée style "sérieux") se finissant par le cri de la première "victime" d'un fantôme (comme dans Ghostbusters 84), avec en fond sonore le Ghostbusters de Ray Parker Jr (histoire de bien nous dire: "ouais tu voiis, c't'un hommage à Ghostbusters 84, quoi !") suivi du banc-titre...sans le logo animé. (on est bien en 2016 ? Est-ce impossible de rendre le dit banc-titre aguicheur ?).
S'ensuit une scène "comique" style "American Pie" (...) se poursuivant par du blabla sur un manoir hanté.
Cette scène pesante nous présente le personnage d'Erin (Kristen Wiig) et tout de suite après, c'est au tour de sa pote d'avant, Abby (Melissa Mc Carthy, moins détestable que d'habitude) mais aussi la "délurée" Jillian (insupportable Kate McKinnon), le tout sur fond de dialogues creux et/ou "proutesque"...
Je devine déjà que l'humour plus "racé" du G84 sera aux abonnés absents et que je vais devoir subir du "pipi-caca" à toutes les sauces...
Une blague scato plus tard, voilà les 3 scientifiques qui se rendent dans le manoir hanté, mentionné au début.
"Qu'est-ce qu'on rigole !", lance une Erin ironique, m'enlevant brusquement les mots de la bouche !
Bref, apparition du spectre de la bibliothè...pardon, du manoir.
Abby décide de tenter le dialogue (réminiscence de G84) avec la revenante...qui lui vomit à la tête (Je ris tellement fort que j'en vomi aussi !!!! Non, je plaisante. C'est pas marrant ? Ben le film non plus !).
Bon, ça s'améliore pas...
Quelques scènes épuisantes plus loin, le duo Abby/Jillian est viré par le doyen de l'université (comme dans...) qui leur fait...des doigts d'honneur!
Mais bien sûr, c'est tout à fait normal!
Humour très fin, donc...
On continue avec l'introduction du pendant féminin de Winston Zedmore (...) - Patty, interprétée un peu outrancièrement par Leslie Jones - accompagnée d'un dialogue "caca-prout" dans le métro, d'où surgit le fantôme d'un prisonnier (mix de 2 scènes de G89) et présentation de l'antagoniste principal (ah, c'est donc pas un fantôme?), qui à la tête de l'emploi...
On en est déjà à la 27ème minute et je m'ennuie ferme!
Kevin (Chris Hemsworth) vient prendre la place de réceptionniste et...je me déride quelque peu face à sa stupidité assumée. Grâce à sa présence, je sors un peu de ma torpeur.
Mais est-ce là donc un film "féministe", qui fait des personnages masculins des idiots finis ?
Pas plus fin qu'un film misogyne, donc.
Le féminisme made in Feig...brosse-toi avec !
Le logo apparait enfin via un graffeur sur le mur de la station de métro puis juste après, le trio devenu quatuor, capture le-dit fantôme du métro.
Plus tard, Ecto-1 (la fameuse voiture) fait son entrée...
Hélas, le modèle choisi n'a pas le charme de la Cadillac 1959 du précédent et le tout se fait sur une reprise du Ghostbusters de Parker Jr...très peu inspirée.
Blabla interminable, puis scène dans le club où se déroule un concert de...metal ramollo, où sévit un spectre-dragon (!) au design hideux enfantin issu d'une Play 2 (et encore), camouflé par un nuage de particules verts fluo. Re-capture au milieu de la foule, qui n'est nullement surprise par les décharges protoniques des "armes" des Ghosbusters (ben oui, c'est New York, quoi !!!).
56eme minute, c'est toujours aussi peu intéressant, le temps se fait long...
Et voilà Bill Murray en personne, qui apparait dans le rôle...d'un certain Docteur Heiss (!!!).
Aucun lien avec l'original, donc. De plus, il est littéralement éjecté de l'écran peu de temps après, histoire de montrer au public qu'on enterre le passé...
Pourquoi pas! Sauf qu'il y aura d'autres caméos tout aussi inutile voire...insultant, vu leur réelles inutilités.
On aura donc droit à une scène avec Annie Potts, Dan Aykroyd, Ernie Hudson et même Sigourney Weaver (ainsi qu'un buste représentant Harold Ramis), sans qu'aucun lien ne les raccroches intelligemment à l'univers original, si l'on excepte une réplique d'Aykroyd qui dit "Les fantômes, j'ai déjà donné!".
Très maigre (voire rachitique) consolation. Bref, même pas du fan-service, juste du racolage à mes yeux.
Passons.
En gros, il ne se passe quasiment rien pendant 1h22 puis vient le final...sans fin!
Un festival de n'importe quoi:
-simili-défilé Macy's avec des personnages gonflables mais spectraux (!), dont l'iconique Stay Puft qui est éliminé à l'aide d'un couteau suisse (!!) - semblant prouver que Feig et sa clique vomissent littéralement sur l'univers original sur lequel ils se sont pourtant basés,
- puis un déluge de fantômes qui se font annihilés n'importe comment, dans une sorte de beat'em up hystérique (qui est tué par un lancé de couteau, qui est explosé avec des grenades ou une sorte de bazooka, qui est aspiré puis déchiqueté, qui est attrapé au lasso-révolver que Jillian lèche avant de s'en servir...).
A mes yeux, du bouchage de trou pour combler un manque évident d'inspiration, d'une histoire qui tire à la ligne.
Vient la scène où le...euh le "méchant" demande sous quelle forme il doit apparaitre, et de finir en une version "King Kongesque" du logo même des Ghostbusters...
Intéressant ce parallèle avec l'infâme jeu Ghostbusters (sorti sur Amstrad en 1984, puis porté sur Master System et NES en 1987 et 1988) où on se balade sur la carte de la ville à l'aide du logo aussi large qu'une avenue.
Quand la médiocrité s'inspire de la médiocrité, ça donne ça...
Une ligne sur le méchant: Il blablate sur le fait qu'il veut déclencher l'Apocalypse, parce qu'il n'aime pas les gens (de là à dire que c'est un Djihadiste occulte, il n'y a qu'un pas...).
Whooo, pendant une seconde, j'ai eu peur que Feig et Dipold ait enfin un sursaut de créativité mais ouf !, ce n'est pas le cas ! On l'a échappé belle !!!
Même en mettant de côté l'univers Ghostbusters, je n'ai vu qu'un film lent, laborieux, pas marrant et au final bordélique. Ca déblatère à tout va pour ne rien dire, l'humour est puéril, en gros ça rame dans le sable et le tout, en marche arrière latérale (c'est dire !)..
Tant qu'à faire un reboot, autant tout repenser et refondre. Mais alors pourquoi avoir garder le logo original (très typé 80's), pourquoi ces caméos franchement inutiles, certaines scènes "remakées" à la baisse et pourquoi fouler du pied les emblématiques Stay Puft et Slimer, ainsi que la chanson-titre?
Pour moi, cette cuvée 2016 bouffe à tous les râteliers, sans aucune cohérence narrative et/ou visuelle.
L'alchimie du quatuor féminin existe pourtant, mais est grandement desservie par un scénario (?) exécrable enrobé d'un féminisme de superette...et le tout, chapeauté par cette même Amy Pascal qui a pourtant reçu le Women in Film's Crystal Award en 2001 pour son engagement à donner plus d'importance et d'égalité à la Femme dans l'industrie du spectacle.
Pascal adoube donc cette daube incapable de respecter le matériel original et encore moins le côté féministe de ce projet lamentable.
J'avoue avoir eu grand mal à comprendre l'engouement critique et public de ce film...
Ceci dit, quand on voit qu'un truc comme Independence Day 2 culmine à plus de 370 M$ au total, je peux comprendre...
Le spectateur moderne élevé à Youtube, peut-être...
"Who you gonna call?
Well, hang up...