« Ghostbusters for life »

Sorti cinq ans après son aîné, Ghostbusters II fait le choix judicieux d’une suite qui ne s’oriente jamais du côté de la surenchère mais qui respecte le dosage entre action, investigation et humour établi par l’œuvre originale. En résulte un film réussi qui prolonge l’univers mis en place précédemment en y injectant quelques clins d’œil bienvenus, du landau de The Untouchables – lui-même emprunté à La Cuirassée Potemkine – au blob visqueux des séries B de science-fiction, sans que ces potentielles références ne soient trop appuyées. Nous apprécions surtout la fluidité d’un récit qui s’amuse à séparer de prime abord ses personnages (cinq ans ont passé, dans la temporalité du film comme dans celle de sa réception) afin de célébrer en fanfare leurs retrouvailles, et dont le décalage de ton oscille entre la franche comédie et l’aventure sérieuse aux accents horrifiques prononcés – pensons à ces têtes piquées sur les rails d’une ancienne voie de chemin de fer. Les apparitions spectrales, quoique brèves, marquent le spectateur, qu’il s’agisse des passagers du Titanic qui débarquent enfin ou de ces deux condamnés à mort qui se déchaînent dans le tribunal qui les envoya jadis rôtir sur la chaise électrique.

Les effets spéciaux s’avèrent mieux maîtrisés que dans le précédent volet, et il suffit pour s’en convaincre de voir la statue de la Liberté quitter son socle et son île pour arpenter New York sur « Higher and Higher ». Quelques trouvailles burlesques, à l’image du manteau de fourrure qui revient à la vie et attaque sa détentrice avant de recouvrer sa liberté, diffusent une folie douce que portent des acteurs toujours aussi bons. Voilà une suite fidèle à l’original dont l’intérêt principal est de prolonger le plaisir d’une chasse aux fantômes qui n’en finit pas de divertir.