En ces heures sombres où Hollywood ne sait plus quoi faire pour redevenir un géant, il en est réduit à exhumer ses vieilles licences pour en faire des reboots, en se disant que la nostalgie va faire son travail d'attrape-nigaud pour remplir les salles obscures. Ghostbusters, "saga" phare des années 80, n'y échappera pas (je mets des guillemets puisqu'à en croire les critiques, seul l'original de 1984 est bien, le reste c'est de la merde. Et peut-on parler de saga quand un seul film tient tout sur ses épaules ?) Ça commence avec un reboot en 2016 (pas parfait mais plutôt sympa dans l'ensemble, quoi que Senscritique en dise), puis un soft reboot en 2021, qui se vantait de faire mieux que le précédent volet alors qu'il s'agissait bêtement et honteusement d'une re-masterisation (avec son lot de personnages détestable, au hasard les protagonistes). Trois ans plus tard, voilà qu'une suite du soft reboot est annoncée (ah, quelqu'un en attendait une ?)
Alors, par où commencer ? La scène d'intro est correcte. La menace principale du film est posée, on a un aperçu du méchant qui te montre clairement que si tu l'énerves ça va chauffer (haha), et il n'y a pas de transition cri --> titre + musique de Ray Parker Jr. Le film semble prendre son propre chemin. Et après ça... plus rien.
Faisons un petit calcul : le film fait 1h55 au bas mot. Enlevons le générique de fin, ça nous donne 1h50. La menace de glace, c'est-à-dire à partir du moment où on peut dire que ça y est, l'intrigue principale a commencé, n'arrive qu'au bout d'1h20 de film. Ce qui fait que le véritable film dure 25 minutes. Et avant ?
Avant, il n'y a rien. De nombreuses scènes d'expositions qui seraient à la rigueur justifiées si elles nous présentaient de nouveaux personnages, mais ce n'est pas le cas. Parce qu'on a ressorti du placard les anciens acteurs (sauf Sigourney Weaver, qui a dû sentir l'arnaque et s'est abstenue) pour faire mousser les vieux (je suppose ?)
Et donc pendant 1h20, l'intrigue ne cesse d'être repoussée, encore et encore, parce que si le méchant arrivait plus tôt, le film serait plié en deux secondes (encore que, quand on regarde ses pouvoirs de plus près...). Les scènes dont on se demande à quoi elles servent se multiplient, ça blablate, ça te balance du jargon scientifique sans queue ni tête pour te faire croire que c'est plausible alors que pas du tout, la gamine qui est censée être super intelligente enchaîne les décisions connes, et les blagues qui ont fait les mauvais jours de Marvel fait s'arracher les cheveux au spectateur.
Et si tu t'attends à un final épique, laisse tomber, ça se passe dans un garage avec un méchant qui met 10 minutes à faire 5 mètres et un éclairage pas terrible. Et puis bon, il te balance un souffle à -273,15°C mais les gens y survivent, merci bien.
Alors voilà. Voilà où ça mène d'écouter des fans vieillissants mordus de vieilles sagas. Ça donne un film creux, mou, même pas divertissant et même pas marrant. Un film sans aucune idée et sans aucune ambition. Et en sachant qu'il se revendiquait plus sombre que les précédents volets (haha) et que les scénaristes ont plein d'idées pour des suites (dont une sur les mini-bibendums, re-haha), je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.
Pourquoi je suis allé voir ça ?