Banjo est un drôle de nom pour un personnage. Alors oui, si ce patronyme lui a été attribué ce n'est pas un hasard puisque l'homme se tribale constamment avec son instrument. Un instrument dont il adore frotter les cordes. Ce nom devient encore plus étrange quand la compagne du nommé banjo, se met à hurler en pleine rue, banjo! Qui devient, Bande Joe! De plus une fois dans ses bras elle pousse de petits râles d’excitation. Il est très difficile d'entendre autre chose à cet instant qu'une forte allusion sexuelle. Ce n'est sûrement pas volontaire, mais la vf n'aide pas à entendre le nom de l'instrument. Ledit banjo, a une forte ressemblance avec Nino Ferrer, mais version rouquin. Sabata n'est pas un excellent western, mais il fonctionne grâce au charisme que dégage Lee Van Cleef. Il y a un peu de Sentenza dans ce personnage. Si l'homme ne gâche pas sa salive, il sait comment arriver à ses fins, son sens de l'observation est redoutable. Et surtout il joue de la pièce comme personne, car son truc ce n'est pas le pistolet, mais la pièce. Il est même assez fourbe quand il s'agit d'utiliser une arme. Elle est souvent cachée quand il tire. Par contre avec une pièce il peut viser une fente à des mètres. Le film est une série b, qui n'est pas avar en personnages haut en couleur. Hors Banjo, on retrouve, un indien acrobate et son ami. Cet homme est un ancien militaire qui a été oublié par la nation qu'il a servie. C'est une espèce de Bud Spencer du pauvre. Décidément il y a du sosie dans ce film. Tout ça ne serait rien sans un gros vilain qui joue de la canne. Le film propose tout un tas de gadgets, une canne lanceuse de fléchettes, un pistolet qui même le barillet déchargé peut tirer de la crosse. Et un banjo fusil, qui se révèle une arme très pratique quand des amateurs de musique se mettent à jeter les légumes pourrit sur scène. Le scénario cherche constamment à retourner les situations. La chose n'est pas toujours très bien faite, c'est le moins que l'on puisse dire. Sabata à cheval vient défier ses ennemis, il part donc au galop et les pauvres crétins qu'ils sont le suivent. Ces hommes dans la ville le talonnent, et dans la scène suivante également sauf que ce n'est plus Sabata qui se trouve sur le cheval mais l'indien gymnaste. Si le pourquoi on le connaît, c'est un piège. Le comment reste un mystère. S'il est bien de vouloir apporter des changements de situation, il est mieux de le faire correctement. La musique n'est pas mauvaise et l'image non plus. On reconnaît les collines d'Almeria, on dirait presque que le réalisateur essaie de placer la caméra là où Leone l'avait posée. Lors du final une liasse de billets est jetée à l'un des personnages, elle est emportée par le vent. Seulement le vent n'emporte pas une liasse, mais des wagons de billets. L’accessoiriste a eu la main lourde sur les billets. Ou Sabata a multiplié les billets à distance?