Après son retour manqué avec Le Dernier Rempart, Arnold Schwarzenegger a réussi à redorer un tant soit peut son blason aux côtés de son ex-rival Sylvester Stallone dans le très typé 80's Évasion, un film d'action peu subtil mais rondement efficace. Pour sa nouvelle aventure solo, l'Autrichien de 66 ans s'associe au brillant David Ayer (Bad Times, End of Watch) pour un thriller testostéroné où des agents de la DEA mouillés dans une sale affaire vont se faire décimer un à un.
À l'Ouest rien de nouveau mais ça n'est pas pourtant que Sabotage soit à éviter, le long-métrage renouant lui aussi avec ce cinéma d'action burné des années 70/80 où on crachait à la gueule de la censure en proposant des films violents et sans tabous. Alors autant se faire plaisir... Le Olivier Marchal américain dénonce une fois encore les dessous des forces de l'ordre et donc ici ceux de la DEA, chargée de la lutte contre le trafic de drogue.
Car l'imposant Breacher (Schwarzy, le come-back, le vrai) et sa troupe de baroudeurs ne sont ni des tendres ni des enfants de chœur : après un raid sanglant qui a couté la vie à l'un de leurs équipiers, ils dérobent illégalement plusieurs millions de dollars et repartent à la casbah pour se faire temporairement renvoyer.
Plusieurs mois plus tard, la fine équipe (presque) au grand complet devient la cible de qui semble être le cartel qu'ils ont volé. Traqués d'un côté et suivis à la trace de l'autre par une enquêtrice tenace (Olivia Williams, surprenante) qui les soupçonne elle aussi d'avoir volé le butin, nos gros gaillards vont devoir se faire confiance mutuellement, chose qu'il n'ont plus faite depuis leur éviction.
Mélangeant film d'action ultra-sanglant et thriller à suspense façon "Dix Petits Nègres", Sabotage n'est en soi pas une réussite totale : pas mal de personnages sont sous-exploités, l'intrigue se complexifie inutilement lors d'un troisième acte apparemment remanié par la production et il manque un certain côté décomplexé.
Mais rassurez-vous, le film reste réjouissant grâce à des gun-fights tonitruants, des effets gore bien dégueulasses et une bonne dose de répliques badass aussi frappantes qu'un uppercut de Quinton Jackson. Ainsi, véritable revival (oui encore !) de ce qu'on proposait de mieux dans les eighties avec un casting musclé et une atmosphère sale et bruyante, Sabotage arrive surtout à prouver qu'avec une bonne mise en scène et un réalisateur de talent, Schwarzy peut encore assurer niveau action. On en demandait pas plus.