Avec cette parodie de Robin des Bois, qui détourne les codes et de la légende tant de fois représentées au cinéma et du long métrage de Kevin Reynolds sorti deux ans auparavant (1991), Mel Brooks apporte tout son savoir-faire en matière de comédie-spectacle : sa formation d’acteur de théâtre et de dramaturge se ressent ici à la fois dans le découpage des séquences, agencées comme autant de scènes composent un acte dramatique, dans le soin apporté au décor qui jamais ne se cache d’être un artifice – on ne cesse de jouer avec lui, de le déplacer, de le commenter –, dans la précision d’une direction d’acteurs qui justement feint l’improvisation. Les chorégraphies rappellent que le cinéaste aime les spectacles musicaux et Broadway, en témoigne son premier chef-d’œuvre oscarisé, The Producers (1968), qui montrait l’élaboration d’un show conçu pour être le pire possible.
Cela confère au film un dynamisme et une hétérogénéité appréciables, porte ouverte à l’imaginaire grand enfant des scénaristes, des comédiens ainsi que des doubleurs français qui s’en donnent à cœur joie – tous les grands noms du doublage français s’y retrouvent et apportent leur grain de folie. Son titre porte d’ailleurs l’idée d’un collectif tout aussi important que le nom qui les rassemble : Robin Hood: Men in Tights nous offre une parodie hilarante et très bien mise en scène à ne bouder sous aucun prétexte.