"Unlike some other Robin Hoods I can speak with an English accent."
Je ne suis pas un immense fan de Mel Brooks dont l'humour me laisse relativement froid. J'avais vu ce film il y a un certain nombre d'années alors que j'étais jeune et innocent. Je l'avais vu en VF et il ne m'avait pas laissé un souvenir merveilleux. Je ne me souvenais que de deux choses : la chanson de Marianne et le fait que frère Tuck soit remplacé par le Rabbin Tuckerman (ceux qui me connaissent comprendront pourquoi). Je lui aurais mis 5, quelque chose comme ça. Désormais plus versé dans la langue de Shakespeare, je me suis dit que peut-être il me fallait retenter le coup - en VO cette fois, histoire de comprendre pourquoi ce film est élevé au rang de film culte. J'avoue m'être endormi devant Spaceballs (La Folle Histoire de l'Espace) donc c'était pas gagné d'avance. Je trouve l'humour de Mel Brooks un peu téléphoné, trop lent et pas assez fou. Mais bon, Sacré Robin des Bois a pour acteur principal Cary Elwes qui est somme toute très charmant. Alors j'ai lancé le film pour voir un petit peu.
Deux heures plus tard, le film se terminait. Je n'avais pas réussi à l'arrêter. Et j'ai été séduit. Bien sûr, le film a vieilli. Les blagues sont vieilles et un peu moisies. Certains acteurs jouent mal. Les références sont très datées. Mais Cary Elwes qui ressemble à un Errol Flynn blond sauve à lui tout seul ce film de la médiocrité. Vous allez me dire que je suis faible et incapable de résister à son charme et vous auriez raison. Mais seulement à moitié parce que le beau Cary est investi par son personnage et le joue à merveille, naviguant entre le héros de cape et d'épée sérieux et sa parodie, sans jamais tomber dans la caricature. Il a dans l'œil cette étincelle de l'acteur qui s'amuse dans son rôle mais en même temps qui a pris son rôle au sérieux. C'est donc un Robin des bois à l'ancienne qui porte des collants verts, avec une petite moustache et un chapeau à plume. Ça ressemble volontairement aux films d'une certaine époque et ça tourne en dérision le film de Costner qui avait un acteur principal qui n'était pas anglais. Bref, un film inégal mais porté par son interprète principal qui le transcende de bout en bout. Oui, je suis tombé sous le charme.