Il est une certaine catégorie d'acteur dont la seule présence au générique suffit à donner au spectateur une idée du genre de film qu'il va aller voir. Ainsi, avec Jason Statham, on sait qu'il y a peu de chances de tomber sur une comédie romantique. Habitué du cinéma d'action depuis la trilogie des Transporteurs, il se fait plus souvent remarquer en as du coup de pied dans la gueule, souvent précédé d'une réplique percutante qu'en jeune premier un peu fleur bleue.

Ainsi, et malgré la présence de quelques films cultes à sa filmographie, Jason est une sorte de descendant des action heroes des années 80, dont il ne partage pas forcément le prestige (malgré son adoubement par Sly himself dans son Expendables) mais dont le nom seul suffit à trouver une cohorte de fans. Cependant, et c'est là le problème, il ne rime pas forcément avec chef d'oeuvre. Son précédent film, Killer Elite, avait déjà entretenu le mythe de la mort de DeNiro (voir par ailleurs). Et ce n'est pas forcément avec ce Safe que l'ancien plongeur va redorer son blason.

Disons le tout net, il s'agit là d'un Statham d'un cru tout à fait quelconque, voire franchement mauvais. La faute, tout d'abord, à une histoire trop ambitieuse pour ce genre de film. Donner au héros un passé dramatique pour lui offrir un peu de profondeur, pourquoi pas, mais ici le tout est bâclé en quelques répliques et nuit furieusement au rythme. La faute, ensuite, à une très mauvaise gestion du découpage et du montage. Les scène s'enchaînent ainsi à un très mauvais rythme, particulièrement dans l'introduction, alors que les deux personnages sont encore séparés. De plus, elles sont souvent illisibles.

Les angles de caméra choisis, la qualité des plans, le montage, tout concourt à rendre les scènes de baston ou de poursuites particulièrement indigestes. La caméra à l'épaule, indispensable dans ce genre de production, est ici très mal utilisée et tente en vain de dynamiser le récit, souvent mal placée, parfois cafouillant franchement. A côté d'un film comme The Raid, modèle du genre dans le découpage des scène d'action, cela fait très pauvre. Yakin est un réalisateur plutôt novice, et cela se ressent trop dans le rendu final.

Quelques punchline savoureuses et un Statham en grande forme sauvent le film du naufrage, mais Safe ne restera définitivement pas parmi les classiques de son interprète.
Hyunkel
4
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le 1 juil. 2012

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Hyunkel

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