Take Shelter
Carol White, femme au foyer, vit une vie paisible dans sa grande maison luxueuse, auprès de son riche mari, du fils de celui-ci et de ses employés de maison. Ses journées sont bien chargées entre les...
Par
le 22 juil. 2014
16 j'aime
4
Safe" est le premier long métrage de Todd Haynes
il est réalisé en 1995 mais le metteur en scène situe clairement l’action a la fin des années 80.
Le film dissèque la vie de Carol White (formidable Julianne Moore) une femme au foyer américaine de l’"upper middle-class " californienne qui s’enfonce peu a peu dans un traumatisme de phobies et de symptômes divers.
Les médecins ne trouvant rien de sérieux concluent a une sorte de désordre immunologique voire a un dérangement mental
Todd Haynes avec ce film lent et dérangeant nous offre une réflexion sur plusieurs points
On pourrait aisément supposer que le réalisateur s’inspire de Karen Carpenter chanteuse morte d’anorexie a 32 ans et a laquelle il a consacré un curieux moyen métrage en 1987 (avec des poupées Barbie en guise de personnages)
Le moyen métrage ‘Superstar, The Karen Carpenter Story "sera source de procès de la part de Richard Carpenter et ne pourra être distribué
Faut il voir dans Carol White un substitut a la célèbre chanteuse rien n’est moins sur tant Todd Haynes nous entraîne sur différentes pistes. ?
On peut aussi y voir une métaphore du Sida la piste pourrait sembler crédible sachant combien Todd Haynes revendique ouvertement son homosexualité et on pourrait imaginer que le sujet lui tient forcement a cœur.
On peut aussi supposer que le film parle du rejet, de la perte de repères identitaires ou encore d’une recherche éperdue de la pureté (le nom de famille de Carol est White ce qui n’est certainement pas un hasard) et qui déclencherait chez Carol une peur maladive des autres mais aussi de l’environnement (odeurs, fumées, bruit, pesticides aérosols)
Peu a peu inexorablement Carol s’isole du monde et de ses proches (mari , amies) et devient hantée par une peur paranoïaque de la contamination ,une peur incontrôlable qui l’a conduira a quitter son doux foyer pour s’installer dans une communauté new âge du Nouveau-Mexique
C’est dans ce lieu déshumanisé que Todd Haynes nous présente clairement comme une secte communautaire que Carol entame une thérapie d’isolement
Carol White finira dans un igloo aseptisé prisonnière de ses phobies avec pour seule compagnie une bouteille d’oxygène à laquelle elle reste accrochée en permanence pour se décontaminer.
Le dernier plan terriblement triste nous montre Carol devant son miroir, laissant entendre au spectateur au travers d’un ‘Je T’aime ‘ qu’elle s’est enfin acceptée.
"Safe" réalisé avec un tout petit budget reste l’une des plus grandes réussites du cinéma indépendant américain, esthétiquement superbe et d’une efficacité redoutable il peut cependant ( a l’image de certains films de Cronenberg, Lynch ou de Lars Von Trier) fasciner autant que déranger .
En aucun cas il ne peut vous laisser indiffèrent
Créée
le 15 janv. 2021
Critique lue 207 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Safe
Carol White, femme au foyer, vit une vie paisible dans sa grande maison luxueuse, auprès de son riche mari, du fils de celui-ci et de ses employés de maison. Ses journées sont bien chargées entre les...
Par
le 22 juil. 2014
16 j'aime
4
"Safe ", ça veut dire "sûr, en sécurité".... Mais c'est aussi un " coffre-fort". Et c'est ainsi que ce film, qui part d'une prémisse médicale véritable (certaines personnes sont hyper-sensibles aux...
Par
le 3 sept. 2014
13 j'aime
Deuxième film que je vois de Todd Haynes après "Loin du paradis", excellent hommage aux mélodrames de Douglas Sirk et un beau portrait de femme où on retrouve la même Julianne Moore dans le rôle...
Par
le 9 août 2014
10 j'aime
4
Du même critique
Et si finalement , après avoir longtemps considéré que l 'essentiel du groupe de Sting se résumait aux deux premiers albums légendaires ( "Outlandos d'amour "en 1978 et ' regatta ...
Par
le 8 mai 2016
9 j'aime
2
ls sont 4 en cette année 77 une année charnière le rock , la pop et le punk explosent dans tous les sens et redessinent la carte du paysage musical non seulement aux USA mais également partout en...
Par
le 10 août 2019
8 j'aime
C'est l'histoire d'un album oublié , d 'un album ressuscité et depuis déjà longtemps réhabilité non seulement par les fanatiques du Velvet mais également par tous les amateurs de ...
Par
le 28 mai 2016
8 j'aime