Take Shelter
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"Safe ", ça veut dire "sûr, en sécurité".... Mais c'est aussi un " coffre-fort". Et c'est ainsi que ce film, qui part d'une prémisse médicale véritable (certaines personnes sont hyper-sensibles aux produits chimiques, et c'est ici le cas de Julianne Moore), va peu à peu évoluer vers une image assez horrible de l'enfermement sectaire.
J'avoue que je m'attendais à une charge sur la mise en danger de tout un chacun par notre environnement, ou sur la montée des névroses modernes etc... Bref, j'aspirais à une polémique quelconque sur ce sujet. Hélas Todd Haynes se positionne étrangement dans une absence glaciale de jugement , nous suggérant plutôt que cette maladie du siècle est davantage un trouble psychique inconnu qu'une vérité environnementale. Il fait jouer une incrédulité exaspérante aux personnages - masculins - détenteurs de la puissance publique (le mari et son job, le psychiatre inutile, le médecin incompétent), et laisse son héroïne glisser sans défense vers les mains crochues... d'une secte.
Autant la première partie du film est assez prenante (une "desperate housewife" qui se découvre allergique au monde environnant, une maladie qui apparaît par petite touches , dans l'incompréhension générale des proches et même du médecin) et comporte des plans parfois étonnants, autant la seconde partie apparaît comme une pièce rapportée, presque adossée au sujet initial.
Le film y bascule soudain hors de ses rails pour se concentrer sur la descente aux enfers de la pauvre Julianne Moore, de plus en plus malade, et qui va s'enfermer, sous les yeux indifférents de son marie et de son fils, dans un bunker fourni (loué!) par la secte. Elle devra y vivre le harcèlement du gourou (qui explique bien à tous que c'est leur culpabilité qui les a menés là) avant de se retrouver face à elle-même, en pleine dérive.
Le film traite évidemment de mal-être, qu'il soit physique (les allergies) ou existentiel (le syndrôme "desperate housewife") mais son exposition déséquilibrée suit trop froidement cette problématique, et l'indifférence des personnages devient presque l'indifférence du metteur en scène avant de devenir la nôtre. C'est un film trop silencieux qui vous donne envie de gueuler contre l'abandon de son héroïne par son créateur...
Mais des gens ont aimé ici, principalement je crois à cause du jeu de Julianne Moore, et je vous renvoie vers leurs commentaires :-)
Créée
le 3 sept. 2014
Modifiée
le 3 sept. 2014
Critique lue 1K fois
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