Lancé par désespoir après ma traditionnelle heure d’hésitation, bien décidé à faire confiance au cynisme croustillant généralement associé à Aubrey Plaza, je me suis laissé surprendre par Safety not guaranteed, une petite comédie romantique qui sous ses airs de ne pas y toucher parvient à tirer le meilleur de sa seule singularité, bien dissimulée dans une trame on ne peut plus classique. A savoir cette sempiternelle crise de vieillesse qui s’invite lorsque les premiers cheveux blancs se font place sur les cranes, que la routine d’une vie de travailleur remplace les légendaires bitures du samedi soir et que les anciens rois du dancefloor se découvrent une âme de grand frère prêt à conseiller la relève.
Une trame narrative qui aurait pu provoquer ronflette et agacement, mais qui, teintée d’un petit soupçon d’anticipation et exploitée avec parcimonie devient rafraîchissante. Ne mentons pas sur la marchandise, le côté SF est très léger, mais il est le point de pivot qui permet à la fable douce amère de devenir un premier film plutôt intelligent, un feel good movie sucré qui fait son petit effet. Ni chef d’œuvre, ni pépite inconnue, Safety Not Guaranteed est simplement de la trempe de ces petits films qu’on n’attend pas forcément, qu’on lance en dernier recours sans trop y croire et qui parviennent à générer sourire et amusement.
Une petite péloche sans prétention qui fonctionne parce qu’elle se contente de jouer les quelques atouts qu’elle possède au bon moment et sans trop en faire. A savoir une troupe de comédiens attachants, quelques situations amusantes et un faux mystère savamment entretenu qui file définitivement la banane quand il se désamorce. Et en guise de petite cerise au sommet de cette douceur récréative, un rythme savamment géré : 1h25 à la pesée, dense et efficace, de quoi tenter le voyage sans prendre de risque.