Une relecture sous forme de biopic usant de la vie de Saint Laurent.
Et non, je n'ai pas aimé LE "Saint Laurent" de Bonello. Mais, avant que vous me balanciez votre smiley rouge à la gueule, et que vous vous acharniez à me faire changer d'avis, laissez moi vous expliquer le pourquoi de cette étoile en solo. Avec pourtant d'excellents acteurs pour un casting intéressant, Bonello intrigue dès la bande-annonce de par une réalisation boostée au rock n roll et une permission à tout. Il y filme une partie de la carrière du couturier, mais aussi sa fin de vie incarnée par un Helmut Berger quelques peu... diminué par une adaptation de la voix d'Ulliel sur la sienne qui offre un montage grotesque, car les lèvres de Berger ne suit pas les paroles. Mais, de là, il serait grossier de ne pas parler de Gaspard Ulliel, et de son interprétation démentiel en Saint Laurent, par rapport à la transparence de Renier et de Seydoux dans leurs rôles respectifs. La réalisation est en fait le grand défaut du long-métrage, outre les ennuis liés au casting. La mise en scène parfois malsaine correspond bien au ton du couturier, et c'est bien le problème : ce n'est plus un biopic, non, plus un avis, une sorte de critique aiguisée envers celui-ci mais aussi le monde du business. La tension psychologique n'est plus présente au bout de deux heures. On ne s'attache PAS aux personnages, par rapport à Niney et Gallienne dans les rôles-titres du "Yves Saint Laurent" de Lespert, qui sont en même temps plus saisissants. Trop d'esthétisme tue l'esthétisme. La B.O ennuie : elle mélange musique électro énervante et classique limite endormante de par l'ombre sonore d'un Ulliel puissant émotivement mais un peu trop lent (limite caricatural, regardez-donc des vidéos de Saint Laurent, il parlait plus vite). Tout ça pour un mal de tête qui durera toute la soirée. Quel dommage.