Le film traite principalement de la période 1967-1976, période « sombre » de la vie d'Yves Saint Laurent au cours de laquelle il a traversé des moments de doute professionnel qui sont allés de pair avec des problèmes affectifs, en particulier dus aux relations compliquées qu’il avait avec le dandy Jacques de Bascher alors qu’il partageait déjà sa vie avec Pierre Bergé. Le film se concentre sur ses méthodes de travail, sa rencontre avec ses deux muses, Loulou de la Falaise et Betty Catroux, les excès de ses nuits durant lesquelles le couturier sort beaucoup, mais surtout sur l'isolement quotidien et la pression exercée sur Saint Laurent.
Mon opinion sur ce film
Ayant choisi d’aller voir le film de Jalil Lespert un peu par hasard, je n’avais pas vu celui-ci et j’ai profité de son passage à la télévision pour rattraper mon retard. Quelle déception ! J’ai mille fois préféré le film de Lespert, non seulement à cause de sa distribution (à part Gaspard Ulliel), mais surtout pour sa réalisation. A vrai dire, j’ai détesté le film de Bonello, brouillon, tombant constamment dans la facilité et les outrances. Là où Lespert nous présente un personnage fragile et torturé, en doute permanent, qui arrive à nous émouvoir, Bonello, en appuyant sur ses travers, nous le rend insupportable et souvent à la limite du ridicule. Je ne suis pas loin de penser, comme Pierre Bergé, qui n’a pas autorisé ce film, qu’il est « homophobe et méchant ». En ce qui concerne la distribution, à part Gaspard Ulliel, qui n'est pas moins bon que Pierre Niney, déjà excellent, dans le film concurrent, il campe un Yves Saint-Laurent très crédible, les autres acteurs ne sont pas à la hauteur : Jérémie Renier campe un Pierre Bergé bien moins crédible que Guillaume Galienne, et Louis Garrel, que j’aime bien, mais qui en fait toujours des tonnes, encore moins dans celui de Jacques de Bascher. Quant à la distribution féminine, à part peut-être, Léa Seydoux dans le rôle de Loulou de la Falaise, elles sont interchangeables. Bref, il n’y a pas photo : malgré les critiques qu’on peut lui faire, le film de Lespert est, sans contestation possible, bien meilleur que celui-ci. Alors, si vous devez en voir un, regardez plutôt Yves Saint Laurent que Saint Laurent.