Tout le monde s'accorde pour dire le jeu des acteurs du muet vieilli, outré, etc... mais si cette exagération qui fait sourire souvent se trouve prise dans une forme rythmée, et en temps (dans la durée dramatique du plan et de l'écho des précédents et des suivants) et en espace (dans le cadre) par la plastique propre des acteurs ou de la mise en scène, alors il se passe une sorte de transfiguration : la chair même de l'actrice principale en devient comme phosphorescente et l'intrigue comme un chant issu de son âme. Tout retrouve vie. Miracle à Naples.
Miracle de la chanson napolitaine adaptée à l'écran ou plutôt bue comme un esprit de vin par la mise en scène et qui enivre pour l'éternité, même ces gestes surannés. Tout cela dans des cadres comme autant de rythmes et contre-rythmes que les plans documentaires ne font que faire résonner plus loin, jusque dans la mer, jusqu'au Vésuve.