Comme tout bon manga, Saiyuki de Kazuya Minekura a eu suffisamment de succès pour engendrer moultes suites et adaptations, du petit écran au jeu vidéo, en passant par des comédies musicales. Vous découvrez son existence ? Ce film d’animation est une bonne porte d’entrée.
Au moment ou débute le film, la petite équipe est réunie, et déjà lancée sur sa quête contre l’énergie négative qui a transformé les monstres en ennemis des humains. Avant, ils étaient potes. La figure centrale est le bonze Genjo Sanzo, qui n’a pas vraiment le profil attendu. Ténébreux, un peu revêche, il peut avoir la parole difficile envers ses compagnons. C’est un as du pistolet. A ses côtés, Cho Hakkai, l’humain devenu yokai, la voix de la raison, Sha Gojyo, hybride entre les deux espèces, grand séducteur, et Son Goku, un jeune enfant plein d’appétît que Sanzo avait délivré de sa prison
Les amateurs auront reconnu certains noms, c'est une adaptation assez libre du roman chinois Pérégrinations vers l'Ouest ou Le Roi-Singe.
Sur leur route, ils se retrouvent à protèger une jeune femme des assauts de monstres. Celle-ci pour les récompenser leur propose de s’arrêter se reposer dans le château de son maître. Mais l’invitation n’est pas si innocente que ça, le propriétaire des lieux va s’en prendre à eux. Ils semblent bien les connaître, peut prendre leur apparence, et le groupe est alors divisé, et c’est peut être sa fin. Le mystérieux adversaire semble surtout en vouloir à Sanzo.
Le film est suffisamment bien proposé, que même le plus ignare des aventures de ses héros ne se sent pas délaissé. Leur personnalité est rapidement présentée, et les quelques histoires personnelles sont rappelées par les manigances de leur ennemi. Il en sait beaucoup sur eux car il fait partie de leur passé. Seule la présence de leurs rivaux habituels ne fait pas de sens, puisqu’ils ne sont là que pour rappeler à ceux qui ont vu la série leur existence. Les quelques scènes qui leur sont consacrées n’ont pas vraiment d’importance, puisqu’ils ne rencontreront pas l’équipe de Sanzo.
De par son parfum de mystère, Saiyuki requiem a un petit côté entêtant. Le personnage ennemi est un maître des illusions, au bord de la folie mais malgré tout un grand manipulateur, avec un design très bien réalisé. Une fois la machination dévoilée, son identité connue de tous, son but provoque une certaine empathie. Il n’est pas de ceux présents pour conquérir le monde. C’est à ce moment que l’histoire déraille, pour nous proposer un affrontement sous différentes formes bonnes à remplir le quota d’action mais qui laissent un goût amer. Il y aurait probablement eu matière à terminer cette histoire parallèle d’une manière plus glorieuse.
C’est d’autant plus dommage que l’animation est parfois un peu paresseuse, et que beaucoup de scènes sont animées sans aplomb. Le trait anguleux des personnages de l’animé est respecté, et au final le film ressemble plus à une version longue d’un épisode. Néanmoins, comme dit précédemment, l’adversaire principal possède une allure qui capte le regard. Le film se rattrape sur sa mise en scène, que ce soit pour distiller l’ambiance première mystérieuse ou cette belle idée de proposer des « insertions », comme deux angles d’une même scène. Saiyuki requiem est signé du studio Pierrot, pourtant assez réputé. Et sans qu’il ne soit une catastrophe visuelle, il ne se distingue pas vraiment.
Le bon moment est bien présent. Saiyuki requiem a son petit charme. Mais est-ce que pour autant il donne l’envie de regarder la suite des aventures, que ce soit sur un support ou un autre ? Difficile à dire. Cette équipe est réunie par nécessité, bien que malgré les disputes une camaraderie existe entre eux. Chacun possède sa part de noirceur, ses secrets et ses blessures. Mais leur univers qui nous a été présenté semble aussi d’une certaine banalité, tout comme leur quête, exactement comme on peut en trouver ailleurs.