Une affiche qui annonce la couleur pour un film ultra-caricatural mais, après tout, on savait à quoi on s'exposait. L'introduction raconte à la serpe l'enfance fondatrice du héros, il faut s'accrocher, ça va vite, ça ne fait pas dans la dentelle, on sent que le réalisateur a hâte de passer à l'action. Quand elle arrive, relativement rapidement, le film prend sa véritable dimension : le héros virevolte, enjambe les toits en les effleurant à peine, propulse ses adversaires à l'autre bout de l'écran d'un revers de main... on sait déjà que ça va être bête à manger du foin, mais on reste parce que, après tout, c'est ça qu'on est venu chercher. Et ça vaut le coup de prendre son mal en patience, parce qu'à moment donné, l'enjeu change et qu'il s'agit désormais de tout péter le décor pourtant somptueux. Une première fois dans une salle aux boiseries remarquables, puis dans un village entier, qui n'aura plus jamais besoin d'une couche de vernis avant l'hiver. Les coups sont assénés en accéléré et les effets spéciaux rajoutent des distorsions atmosphériques élégantes pour appuyer chacun d'entre eux. Franchement, si on accepte de débrancher toutes les couches superficielles de son cortex, ça passe au poil. Jolis décors, jolis costumes, jolies chorégraphies... on peut tolérer une certaine dose de violence presque innocente, à ce tarif-là. Parce que, si on y regarde bien, l'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard (c'est presque mot pour mot celle de Kung-fu Panda !) mais emmène vaillamment ses personnages stéréotypés vers les bastons majuscules qui les attendent aux 4 coins du scénario. On sent bien qu'elle n'est qu'un prétexte, l'intrigue, comme dans le X : on se fout que ce soit le plombier et la secrétaire, ou le pompier et la coiffeuse, on sait ce qui va se passer dès qu'ils mettent le pied dans le cadre. Ben pareil. Et donc, pif paf pof, je te donne de la savate et du plat de la main, tandis que poignards et éclats de meubles volètent autour de moi, on se tape complètement de savoir si c'est pour sauver la damoiselle à moitié clamsée ou restaurer un honneur bafoué, du moment que ça castagne élégamment. Pas de quoi se vanter, mais ça n'est pas aussi scandaleux que de taper dans son enveloppe parlementaire pour s'acheter de la cocaïne non plus. Bref, toute proportion gardée, un divertissement très honnête, qui ne brille pas par sa subtilité mais n'hésite pas à en mettre plein la vue, en y mettant les moyens, je n'irai pas jusqu'à tirer des parallèles politiques à propos de son pays d'origine, parce que c'est jeudi matin et que ça ne se fait pas avant d'avoir proprement déjeuné un jeudi matin... ^^

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