Une citation de Debord, quelques minutes à suivre la police islamique au Mali qui vérifie que les femmes sont correctement voilées, le ton est donné, le défilé des barbes aux nuances de henné peut commencer.
Le film est une succession d'interviews de salafistes Maliens, Mauritaniens, Tunisiens entrecoupée par des vidéos issues de la propagande de DAESH.
On nous explique comment s'applique la Charia, ce qui est autorisé (rien) ce qui ne l'est pas ( tabac, alcools, rapports sexuels adultères, musique, homosexualité), le fonctionnement de la justice, l'égalité de tout un chacun vis- à- vis de cette justice, l'inégalité naturelle entre femmes et hommes.
Les interviews expliquent la théorie, les vidéos nous en montrent l'application. Le tout bercé par une haine viscérale des médias conspirationnistes, des juifs, de l'Amérique et ses alliés.
L'unique mérite du documentaire est de nous montrer non pas des barbus aux discours bancals mais de nous confronter à des têtes pensantes qui exposent une idéologie bien ficelée, dans un arabe éloquent sur fond de bibliothèques composées exclusivement de livres d'interprétation coranique. Un discours bien rodé, formellement correct ce qui le rend d'autant plus difficile à déconstruire, et qui nous permet de mesurer l'ampleur de ce que le salafisme peut représenter en tant qu'idéologie.
Malheureusement à aucun moment on ne nous donne une définition du salafisme, on ne nous explique pas non plus que le salafisme est avant tout une école d'interprétation coranique, se basant sur le littéralisme, née dès les premières heures de l'islam et dont la Charia n'est que le guide de vie pratique.
Résultat: le documentaire est assez ennuyeux et se résume à une définition (exhaustive je l'admets) de la Charia et de ses préceptes et non pas vraiment du salafisme dans son ensemble.