Sujet intelligent, mais mauvaise réalisation.

Pourquoi ce film est-il déconsidéré ? Dans un premier temps, parce qu’il est estampillé Disney, et qu’il n’est pas le grand spectacle et la grande parade magique dont nous a habitués le studio. Il ne fait aucun doute que la moyenne de cette œuvre aurait été largement plus élevée s’il s’était agi d’un film de la Fox (par exemple). Malheureusement, l’histoire ne fait pas dans le grand divertissement, je crois que sous cette forme il est très élitiste, car il faut bien le dire, ce n’est pas la grande rigolade. Par ailleurs, le mélange des genres est déstabilisant. Ce n’est pas un véritable film romantique, pas plus qu’un film fantastique, et pas tout à fait un film familial à proprement parler (j’imagine mal un gosse rester planté devant ce film du début à la fin, moi-même je n’y suis pas parvenu en 2000, alors que j’avais tout de même 15 ans…). Enfin, le genre de la comédie, un genre un peu fourre-tout, convient le mieux pour cette œuvre, même si là encore, elle n’est pas franchement des plus drôles.

Le film ne manque pas d’intelligence, et cette histoire de quarantenaire devant se réconcilier avec lui-même, est franchement bien pensé, et surtout bien amené. L’idée de base fonctionne parfaitement, l’intention est pleine de bon sentiment, c’est un film qui fait réfléchir et qui fait du bien en même temps.

Toutefois, tout ce qui compose l’œuvre et gravite autour de l’idée générale n'est pas franchement des plus subtils, et je dirais même que tous les autres aspects du film sont affreusement convenus. À commencer par les personnages qui me semblent mal définis. Surtout ils sont fades alors même qu’ils sont horriblement stéréotypés. Heureusement, Bruce Willis est très bon (pour une fois), malgré son personnage de connard peu subtil dans sa définition. L’acteur parvint à amener (par je ne sais quel miracle) beaucoup d’humanité à son personnage. Emily Mortimer est très décevante. Lily Tomlin, malgré son rôle de composition, apporte un peu de fraicheur, grâce à son jeu particulier (nonchalant). Jean Smart est transparente. Le petit Spencer Breslin qui joue le rôle de l’enfant disgracieux ne fait pas de miracle.

Les décors, la musique, l’ambiance, l’humour, les dialogues (souvent médiocres) sont autant d’éléments quelconques qui n’aideront pas le film à se démarquer. Le film accuse aussi quelques longueurs, notamment sur la fin. Lorsque la crise est résolue, le rythme en prend un coup, et la conclusion s’égrène trop lentement.

Ce qui sauve le film pour moi, c’est son sujet (l’impact de notre enfance sur notre identité d’adulte), très intéressant, et dans le fond, très bien maitrisé, même si la forme est décevante. Dans l’ensemble, et malgré ses nombreux défauts, j’ai passé un bon moment, sans doute parce que je me suis plus intéressé au message et au sujet de fond plutôt qu’aux apparences et aux fioritures superflus. Je me suis aussi reconnu dans cette histoire. Bruce Willis m’a également convaincu et j’ai apprécié sa performance, c’est assez rare pour le souligner. Ce film m’a attendrie.