J'ai enfin osé affronter ce film-monstre. Premier constat, il s'agit d'une œuvre vraiment puissante, dont la vision est très douloureuse.
Que les fans de torture-porn façon Hostel passent leur chemin, il n'y a rien d'amusant, de distrayant ou d'excitant dans ce grand film malade. On est confronté à la dégradation - jusqu'à la négation ? - de l'être humain de manière frontale, totale, comme jamais je n'avais vu ça avant. Le plus dérangeant étant l'absence de balises, d'explications pour nous guider dans notre compréhension de l’œuvre.
Les niveaux de lecture m'ont semblé innombrables : charge contre le totalitarisme, contre la bourgeoisie, contre ce que peut être l'homme si il n'y a pas de limites imposées, constat d'échec de la libération sexuelle, réflexion sur le sexe comme instrument de pouvoir, devoir de mémoire, retranscription de la peur permanente ressentie sous une dictature, et j'en oublie… ce qui est sûr c'est que le film se regarde en redoutant constamment la scène suivante, pour finalement nous laisser sans espoir.
Un film impossible à aimer, mais impossible à oublier.