Une des pièces maîtresses du cinéma et de l'usage que l'on peut faire de ce dernier. Au-delà d'un film, Salo est une épreuve qui nécessite de la préparation psychologique ( du fait du déferlement d'ignominies qui s'y déroule pendant 1h50 ) et intellectuelle. Sur ce dernier point, j'ai lu beaucoup de critiques négatives qui traitent ce film de répugnant, de vomitif... ce qu'il est. Mais beaucoup ignorent tout de son message : ce n'est pas qu'une simple dénonciation du fascisme (Pasolini voulait plutôt dénoncer la société contemporaine de l'Italie des années 1970), ce n'est pas une simple adaptation de Sade (Pasolini s'est réellement approprié le sujet), ce n'est pas qu'une succession de scènes visant à faire vomir les spectateurs. Si on se limite à cela, on passe réellement à côté du film.
Ceux qui ne l'aiment pas n'ont pas fait l'effort de compréhension et se sont arrêtés à la surface des choses. A ceux-là, je leur conseille de se taper la série des Saw qui pour le coup est un étalage de tripailles gratuit (bien qu'il y ait quelques efforts scénaristiques et twists pour rendre l'ensemble divertissant).
Salo a le grand mérite d'être un film "utile", une épreuve qui reste dans les mémoires bien longtemps après son visionnage (si bien que je laisse passer 5 ans entre chaque vision). On ne s'y prépare pas à la légère ; c'est mon principal conseil : la vision du film étant éprouvante, renseignez vous bien sur le film, son contexte et ce qu'a voulu faire Pasolini, sinon l'expérience sera vaine, déplaisante et inutile (ce qui serait dommage).