Les yeux qui rougissent, la mâchoire qui tremble, les épaules qui se contractent et les poings serrés. Le cœur et l'estomac dans un champ d'orties: réaction physique à Saló ou les 120 Journées de Sodome. Quel chef d'œuvre. Quel chef d'œuvre insurmontable, insupportable. L'œil coupé d'Un Chien Andalou était déjà trop pour mon petit corps. Ce film est au fond un film sur le pessimisme, sur tout ce que le pouvoir donne de malsain aux enfants oubliés. Une sorte de grandeur, de cri du cœur qui n'est qu'un muscle. Un muscle qui accélère ou s'arrête au gré des pulsions sexuelles et rien d'autre. Il n'y a pas d'amour, que des feuilles que l'on cueille dans un jardin que nous nous sommes réservé. Il n'y a pas de croyances, que des frustrations et des complexes. Le but est la grandeur et la grandeur est le mal.
Le monde le crie et l'écrit depuis des années: "ce film est impossible à aimer". Ce film ne s'aime pas, ce film exclu l'amour. Ce n'est qu'un vomi de bile noirâtre, un chant de haine et de révolte d'un homme à Mussolini. Voilà une œuvre qui vide notre corps de tout ses états d'âme pour installer une révolution en nous, une révolution qui n'est pas la notre mais qui propage dans nos veines du sang haineux et dégoûté.
FlorentMarotel
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Grandeur et 365 MOVIES CHALLENGE (2017)

Créée

le 2 sept. 2013

Critique lue 431 fois

Florent Marotel

Écrit par

Critique lue 431 fois

D'autres avis sur Salò ou les 120 journées de Sodome

Salò ou les 120 journées de Sodome
Velvetman
8

La seule vraie anarchie est celle du pouvoir

Sous l’égide de Salo ou les 120 journées de Sodome, Pasolini, crée l’un des plus grands témoignages que l'on ait pu exprimer sur la domination de l'être humain, et de son emprise sur l’identité...

le 2 avr. 2015

126 j'aime

5

Salò ou les 120 journées de Sodome
busterlewis
3

Une douleur sans fin.

Je n'utilise jamais le "je" pour mes critiques mais là, je n'ai pas le choix car je veux être certain d'exprimer ma propre voix. Je pense avoir vu un certain nombre de films dans ma courte existence...

le 8 oct. 2013

106 j'aime

Du même critique

Éloge de l'amour
FlorentMarotel
8

Écouter

En grande partie, les critiques écrites pour ce film peuvent se résumer à "un film godarien, tant littéraire qu'il en devient incompréhensible." et pourtant la clé de compréhension du film est...

le 20 avr. 2014

10 j'aime

Man on the Moon: The End of Day
FlorentMarotel
9

Plongée étoilée

Symbole d'une année heureuse passée dans des trains, dans mille et uns endroits. Cet album, que j'ai acheté le mois de sa sortie sans même connaître Kid Cudi, était mon compagnon de voyage, une sorte...

le 13 sept. 2013

9 j'aime