Plaisir provocateur

Saltburn est le second long-métrage d'Emerald Fennell, deux ans après Promising Young Woman. Le film raconte l'histoire d'Oliver, un étudiant d'Oxford assez marginal qui va tomber profondément amoureux d'un de ses camarades de classe. Ce dernier va alors décider de l'inviter pour les vacances d'été dans son domaine familial Saltburn, où bourgeoisie et extravagance muteront progressivement en cauchemar.

Très difficile de mettre des mots sur Saltburn, tant le film est déstabilisant et perturbant. La réalisatrice parvient à dépeindre une descente aux enfers particulièrement morbide, portée par des visuels fantastiques et une photo sublime (signée Linus Sandgren, directeur de la photo de La La Land et Babylon). Le film traite, de manière plus ou moins subtile, l'horreur tragique des sentiments et de la perversion humaine, sous fond d'érotisme survolté, poisseux et gothique. Malgré certaines séquences sursignifiantes pas franchement nécessaires, l'œuvre est transcendée par des incarnations flamboyantes, avec en tête de file un duo Barry Keoghan - Jacob Elordi électrique. La vulgarité de l'ensemble pourra néanmoins se révéler aussi passionnante pour certains que détestable pour d'autres. À ne pas mettre entre toutes les mains donc, mais un film qui ne quittera clairement pas mon esprit de sitôt.

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