Dans le cadre de mes études, je devais réaliser un dossier sur un thème en rapport avec le Travail Social. Après deux, trois petites recherches, je suis tombé sur ce film et la question qu'il aborde : la parentalité chez les personnes handicapées.
"Sam, je suis Sam" raconte comment un individu handicapé moteur ,Sam, se retrouve père d'une petite fille que sa mère ,Rebecca, une SDF qui se servait de lui pour avoir un endroit où dormir, ne veut pas élever. Cette dernière s'enfuit, laissant Sam gérer lui-même la situation. Il va donc devoir s'occuper d'elle malgré la difficulté et les obstacles qu'il doit affronter. Heureusement, il n'est pas seul et dans cette tâche divers amis (pour certains d'entre-eux également handicapés) sont là pour le soutenir et l'aider. L'amour ne manque pas entre lui et la petite Lucy, et elle grandira dans une chaleur humaine indescriptible.
Très vite, en vieillissant, Lucy se rend compte de la situation de son père. Mais cela ne la gêne pas et en fait même une fierté au début. Mais au fur et à mesure, les actions de son père, considéré par ses camarades comme un "attardé", commencent à faire naître en elle une honte. Son amour pour lui et cette gêne provoque en elle un conflit qu'elle matérialise en deux situations : d'un coté elle refuse de continuer à progresser à l'école pour rester proche de son père, lequel éprouve de plus en plus de difficulté à la suivre dans sa scolarité; de l'autre, elle raconte à qui veut l'entendre que son père n'est pas son vrai père, qu'elle a été adopté, ceci afin de garder son intégrité dans son cercle d'amis.
Suite à plusieurs déboires, notamment avec la police ajouté au fait que les amis de Lucy fanfaronnent sur l'invalidité de Sam, ce dernier se retrouve avec les services sociaux sur son dos pour au final perdre sa fille, qui sera placée dans une famille d'accueil.
Commence alors un combat dans lequel Sam, aidée de la brillante avocate prénommée Rita, voudra à tous prix récupérer sa fille et prouver aux autres, en brisant les stéréotypes et les idées reçues, qu'il peut être un père au même titre qu'une personne non-handicapée.
Ce film est juste, touchant, magnifique, criant de réalité et de vérité, une oeuvre qui traite très bien du thème dont il s'empare. Fantastiquement bien conçu, on se surprend à "vivre" l'histoire ! On s’approprie les personnages et on est sensible à leurs sentiments et leur objectif.
Le jeu d'acteur est vraiment bon, ne serait-ce que Sean Penn dans son rôle de Sam. Notons aussi la très belle performance (plusieurs fois primée) de l'actrice Dakota Fanning dans son interprétation du personnage de Lucy.
Au final, beaucoup de thèmes et de questions se poserons tout au long du parcours des protagonistes : l'institution judiciaire est-elle vraiment, de nos jours, préparée à trancher sur ce genre d'affaire ? Jusqu'où avons-nous le droit de juger sur le statut de parent ? Comment aller à l'encontre des prénotions de la société sur le handicap pour faire valoir ses droits en tant qu'être humain ? Comment pouvons-nous discuter "d'évolution" et "d'âge mental" sur la base du célèbre QI si celui-ci ne sert qu'à mesurer l'intelligence académique ? Bien aidée, une personne handicapée ne pourrait-elle pas faire valoir son droit de vouloir donner la vie ?
Et beaucoup d'autres choses encore...
Je ne vais pas m'attarder sur toute les qualités du film, qui au passage furent plusieurs fois décrient. Je vais plutôt évoquer quelques points noirs pour ma part.
En effet, on pourra regretter que certains passages et personnages de l'histoire soient flous. Un exemple serait le personnage d'Annie qui semble être un personnage très important. Malheureusement, à aucun moment elle est vraiment introduite et son histoire personnelle est si vague que l'on se trouve à spéculer et à interpréter.
La musique ne m'a pas vraiment particulièrement marqué non plus.
Mais ce serait chipoter sur pas grand-chose au final.
Donc pour ma part, c'est un film à voir et à revoir, un film qui "prend aux tripes", une belle oeuvre que je recommande vivement.