La famille Samouni vit dans la bande de Gaza. Peu d'hommes à l'horizon. On apprend assez vite qu'ils sont morts quelques années plus tôt lors d'une expédition punitive de leur grand voisin Israël. Le réalisateur suit tout d'abord les enfants. On rencontre leur mère et enfin la famille élargie. Le paysage est de terre battue, les logements pauvres. Les Samouni ne font pas de politique, ils l'expriment plusieurs fois. Ils ne veulent pas que "les partis" (qui sont nombreux) interviennent dans leur vie et récupèrent leurs malheurs ou leurs bonheurs qui se matérialisent par exemple en mariage. Ils sont paysans et veulent simplement vivre. Le film réanime petit à petit les disparus, sous forme de rétrospective en images avant la guerre ou en dessins animés sur l'intervention militaire où tout a basculé.
Ces décédés font partie des "dégâts collatéraux" de l'armée israélienne ou au mieux d'une bévue qui a été reconnue comme telle.
Les palestiniens rencontrés dans cette oeuvre vivent en tribus solidaires. On sent bien que leur force vient de là. Et de leur fatalisme qui est évidemment à double tranchant. Le documentaire met en relief l'humanité. La famille et l'amour fort entre les individus. C'est cela qu'il faut retenir.
Réaliser un bon documentaire, c'est laisser parler les images et ne pas manipuler. Le réalisateur a réussi cette double mission.