Samsara
7.9
Samsara

Documentaire de Ron Fricke (2011)

Vingt mille lieues sur la Terre

Samsara de Ron Fricke est une longue poésie, un tableau vivant de la Terre. L’idée de passer une centaine de minutes en face d’une œuvre non verbale peut sans aucun doutes en rebuter plus d’un mais les images parlent d’elles-mêmes.

Tout ce que vous avez à faire, c’est admirer le spectacle de ces paysages somptueux dont vous ignorez probablement l’existence. Et pour cause on se croirait parfois sur d’autres planètes tout droit sorties d’un film de science-fiction. Des déserts de sable Tatouïniens, des forets luxuriantes Kashyyykiennes ou même des villes Naboos semblent s’offrir à nos yeux alors que nous sommes bel et bien sur notre Terre.

L’anthropisation de ces paysages sauvages est montrée avec un talent extraordinaire. Fricke pouvait selon moi difficilement mieux faire en matière de plans, filmant tout ce que l’homme a su faire de plus beau en harmonie avec la nature : des montagnes creusées semblables à des termitières humaines, des pyramides toujours plus grandes et plus imposantes, des temples nichés en haut d’un pic surplombant ainsi des paysages époustouflants. Des paysages qui sont aussi sublimes grâce au nuancier de couleurs infini qu’offre la lumière du soleil embrassant la matière qui constitue tout ce qui existe physiquement.

Si vous n’avez pas envie de faire un tour du monde après cela…

Puis, la folie humaine vient entacher une fresque qui paraissait si parfaite. On passe ainsi du calme de la nature au fourmillement de nos villes modernes. Fricke dépeint le monde de l’industrie, de l’entreprise puis s’avance sur des sujets plus fâcheux : les méthodes Tayloristes chinoises dans la production de masse, l’horreur du système alimentaire, puis la consommation inconsciente et irraisonnée du terrien moyen, la pauvreté, la misère, le crime, la violence et la guerre.

Pour conclure, le réalisateur revient au plan d’introduction comme si un cycle était passé. Des moines tibétains effacent l’œuvre qu’ils avaient réalisé au début du film, cette œuvre faite de poudres colorées et donc si fragile renaîtra dans le futur. Comme si le monde que nous avons créé tombait en ruine. 102 minutes sont passées sur une BO accordée à la perfection, vous ne vous en êtes pas rendu compte.

Un voyage au coeur des civilisations et des religions à ne pas manquer.
Deleuze
9
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le 6 juin 2013

Modifiée

le 6 juin 2013

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Deleuze

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