Samson, un colosse à la force indomptable, défend son peuple les Hébreux soumis contre les Philistins. Celui-ci se laisse séduire par la sculpturale princesse Dalila, qui découvre que le secret de sa force réside dans ses cheveux. Elle lui coupe dans son sommeil et le fait arrêter aux Philistins qui le rendent aveugle. Durant son jugement final, Samson périt en faisant écrouler le temple sur la foule.
De Mille confirme qu'il est le maître dans son genre et Samson et Dalila est un de ses plus gros succès, malgré l'injustice du traitement. De Mille échappe à la lourdeur, affirme à la fois le tragique et le spectaculaire, renvoie au pathétique et à la fois à l'héroïsme. L'illustration de ce film est somptueuse, la cinématographie excellente pour un film qui date de 1949, se référant pour les couleurs aux Très Riches Heures du duc de Berry des frères de Limbourg et pour la composition des plans à l'école nazaréenne allemande. De Mille souhaitait faire exécuter ses effets spéciaux à l'intérieur du plan, sans trucage de montage et pour la scène finale du temple, majestueuse, on ne peut qu'être estomaché. Si le physique de Mature fâche, si les yeux verts de Heidi rendent jaloux, la trame de ces deux amants est belle et tragique - on sait que Samson est condamné à être trahi (lui même aussi d'ailleurs) mais son destin était de périr tout le temple sur les Philistins. L'interprétation de George Sanders est remarquable, un grand acteur, qui sait bien aussi que Dalila changera de camp et tentera de briser les chaines de Samson pour qu'il pulvérise les colonnes du temple. Que dire aussi de la musique épique, des ventilateurs pendant les combats de Samson, d'un nouveau genre de faire du cinéma, de représenter le spectacle.
Un film légendaire.