Pour appréhender ce Samurai Princess avec toutes les cartes en main, il faut savoir que le réalisateur Kengo KAJI n’est pas un inconnu, même s’il réalise ici son premier long-métrage. En effet, KAJI n’est nul autre que le scénariste de l’incroyable Tokyo Gore Police de Yoshihiro NISHIMURA. Il se lance dans l’écriture et la réalisation de Samurai Princess dans la foulée du tournage de Tokyo Gore Police, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux scénarios ont plus de points communs que l’on pourrait croire. Kego KAJI semble en effet partager le même goût que son mentor NISHIMURA pour la chair mécanisée et pour les effets spéciaux grandiloquents, le réalisateur de Tokyo Gore Police n’hésitant d’ailleurs pas à venir donner un coup de main sur le tournage. La ressemblance entre les deux films s’arrête cependant là. Là où Tokyo Gore Police faisait preuve d’un excellent travail sur la direction de la photographie, Samurai Princess est visuellement très brut et ne s’encombre pas vraiment d’une réalisation travaillée, principalement en caméra à main et signée par Tony TARANTINO, père du célèbre réalisateur Quentin TARANTINO.
Le film nous invite dans un monde achronique où samouraïs et cyborgs s’affrontent au sein d’un shogunat déchiré par la guerre. Dès le début du métrage, il est difficile de nier que Kengo KAJI est bel et bien un membre de la bande Sushi Typhoon ; en quelques minutes de films, on se dit déjà qu’un niveau a été franchi dans le domaine du n’importe quoi, et ce même si le scénario reste sur une base éprouvée de rape and revenge : après avoir échappée à la mort, une jeune femme choisit de devenir une mutante pour venger ses amies tuées. Malheureusement, le film franchit une limite qui le dessert fortement. Alors que les films gravitant autour du studio Sushi Typhoon ont toujours sur proposer du divertissement décomplexé sans pour autant tomber dans la vulgarité, Samurai Princess est bien plus putassier que ses collègues, ce qui le rend réellement bas de plafond.
Même si une vraie bonne volonté se fait sentir et même si effectivement le film ne cache pas son admiration pour les films de NISHIMURA et d’IGUCHI en matière d’influences, Samurai Princess fait pâle figure aux côtés des monstres que sont les films de ces réalisateurs phares.
L’humour du film est cependant plus palpable que dans d’autres réalisations du milieu. On trouve dans Samurai Princess de vraies moments humoristiques, et même si certains procédés comiques sont un peu téléphonés, le charisme du savant fou (et de ses deux assistantes de charme) suffit à nous faire rire du fond du cœur.
Il est également intéressant de noter que malgré tous les liens qu’entretient le studios et les réalisateurs avec la scène pink et AV, ce n’est qu’avec Samurai Princess qu’une véritable scène pink fait son apparition dans l'écurie Sushi Typhoon.
Samurai Princess n’est définitivement pas un mauvais film, mais il n’en demeure pas moins un peu mou et poussif, ce qui empêche malheureusement le métrage et ses quelques idées intéressantes de devenir aussi cultes que les précédentes pépites du studio.
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