Encore un film barré complètement japonais (ou est-ce l'inverse ?). Maudissant Dieu, un survivant du massacre des Chrétiens de Shimabara utilise des pouvoirs belzébuthiens afin de se venger du shogunat Tokugawa. Il constitue ainsi une équipe d'âmes rongées par les regrets en les ramenant à la vie (dont Musashi Myamoto !). Jyubei Yagyu (Sony Chiba) se retrouve impliqué dans cette vengeance à l'échelle nationale.
Et bé, on en prend plein les yeux. L'ouverture du métrage sur d'étonnantes scènes de charnier à l'ambiance surnaturelle donne le ton pour l'ensemble du film qui évolue au seins de différents univers, entre histoire nippone, chambara, romance, fantastique (vive les têtes volantes !), etc, avec un rapport très oriental aux courants religieux qui ici se mélangent sans trop de problème (le shintoïsme satanique, ça en jette). Les personnages ont tous des allures folles, très icônisées, qu'on a envie de tous les avoir en avatar. L'interprétation parfois théâtrale renforce l'étrangeté du film, déjà bien servie par des effets spéciaux artisanaux et presque poétiques. La réalisation de Fukasaku est peut-être moins virevoltante que sur d'autres de ses œuvres mais elle met bien en valeur les combats nerveux au travers de séquences sans cut (avec une p'tite musique électropop bien décalée, tant qu'à faire). A ce titre, la fin du film est hallucinante, tant par la conclusion apocalyptique du scénario que par ces séries d'affrontement dans un palais en flammes ! Faut dire que Chiba contre Tomisaburo Wakayama (Ogami Itto dans Baby Cart), ça dépote !
Encore une fois, merci le Japon.