Samurai Reincarnation est l'adaptation d'un roman de Futaro Yamada , pour faire simple, des grandes figures de l’histoire du japon ressuscitent et s'allient pour faire tomber le shogun en place et foutre le pays à feu et à sang.
Pour faire encore plus simple, tu rajoutes vengeance dans le titre, et hop, tu as le pitch du bordel Samurai Vengeance Reincarnation, c'est un peu pompeux mais je vous assure que ça résume bien l'idée.
Du coup vous l'avez compris, c'est pas au niveau du scénario que le film brille, et un bon scénario on va enfoncer des portes ouvertes, c'est fondamental. Mais ici on s'en fout, si on regarde Samurai Reincarnation, c'est pour le SPECTACLE. Et à ce niveau là, c'est que du plaisir.
On a donc une bande d' Expendables portée par un casting 4 étoiles, Sonny « the streetfighter » Chiba et Tomisaburo « Baby cart» Wakayama en tête, chaque personnage possède un charisme de dingue avec un design qui oscille entre le kabuki, Samurai Spirits et Mortal Kombat. Dis comme ça, ça à l'air un peu kitch, rassurez-vous, ça l'est totalement, on est dans les années 80, et ça se voit.
Au niveau de leurs motivations, on est encore sur de l'épuré : la vengeance, le bushido et les regrets. Simple mais efficace.
Tout ce beau monde va se foutre la gueule dans un joyeux bordel, pour être plus précis, dans un magnifique chaos, les châteaux brûlent et les paysans sont massacrés dans des décors variés et superbes, accompagnés d’effets spéciaux... eux aussi des années 80. On bouffe du filtre coloré, de l'incrustation et du faux sang dégueulasse à la pelle et ça fait partie du charme.
Pour rajouter un peu d'objectivité à cette critique constructive, malgré de bonnes idées (on a quand même droit à un sorcier qui se bat avec une corde en cheveux de chrétiennes décapitées, on peut saluer l'originalité), des combats un peu plus chorégraphiés ça aurait pas fait de mal, ainsi qu'un peu plus d'énergie apportée à la mise en scène, des gros plans et traveling à la Teruo Ishii, ça aurait quand même bien claqué.
On est donc sur un chanbara fantastique assez foutraque, avec des airs d'opéra dans son ambition et sa grandiloquence, mais aussi des gros airs de bis fauchés plus ancrés dans les 80's que dans le seizième siècle dans lequel il est sensé se dérouler de par son ton et sa technique.
Le film a vieilli, mais ça lui va bien, ça lui donne une certaine patte, une personnalité, des airs de pendant japonais au « Histoire de fantômes Chinois » de Tsui Hark pour le côté mélange des genres et sa générosité.
Sans doute ce qu'il m'a le plus séduit, le film est généreux, il en fait des caisses visuellement jusqu'à en devenir parfois lourd et pataud, on en prend plein la gueule, sacrifiant la subtilité sur l'autel du spectacle.
Un spectacle peut être chaotique et ringard mais toujours sincère, toujours jouissif et toujours généreux.
J'aime les films généreux.
Édité chez nous dans un coffret HK vidéo devenu introuvable, je vous encourage à fouiller dans la Warning zone, le très bon blog de stalkerjany ...