Ce thriller tendu aux accents hitchcockiens joue sur les nerfs du spectateur jusqu'à la dernière image, c'est une machination diabolique au suspense distillé et aux revirements inattendus au sein d'une atmosphère insidieuse et sensuelle. Pourtant j'ai vu des notes assez basses sur ce film, je trouve ça assez injuste dans la mesure où ce que je viens de décrire est déjà assez consistant. Bon évidemment, on peut lui reprocher son côté un peu trop pompé sur Hitchcock, spécialement sur Sueurs froides, d'ailleurs Richard Gere joue son personnage à la manière de James Stewart, tandis que Kim Basinger (en troublante patiente à problèmes) fait penser à une autre Kim (Novak), mais le scénario donne cette impression pour mieux s'en démarquer, et Uma Thurman (qui venait d'être révélée dans les Liaisons dangereuses) se révèle elle aussi assez érotique. Si on accepte certaines grosses ficelles, quelques effets prévisibles, et le fait de croire à Gere en psychanalyste, on peut entrer sans problème dans cette intrigue machiavélique ; je n'ai jamais éprouvé le moindre intérêt pour cet acteur, et il est certain que ma comparaison avec James Stewart était purement sur le mode du registre, pas de la personnalité, mais bon, je reconnais qu'il est quand même bon acteur. En fait, même si le début semble un peu lent, c'est uniquement pour mettre en place les pièces d'un puzzle diabolique qui vont ensuite se découvrir, où suspense, coups de théâtre et révélations se succèdent sans temps morts, on peut donc se laisser porter par ce thriller où le couple de stars (Gere et Kim, Uma ne l'étant pas encore tout à fait) fait le job en étant bien épaulé par de solides seconds rôles comme Eric Roberts (encore dans un rôle de macho détestable), Keith David, ou Paul Guilfoyle...