WOUAH ça SWINGUE et ça balance PAR ICI !

Dites-moi SVP ce que vous pensez de mon analyse et interprétation, à lire surtout APRÈS le film !

D'abord, il ne fait aucun doute que ce film est une oeuvre qui nous bouscule, nous fout vraiment des trucs dans la gueule. Mais Ruben Ostlund a surtout signé un film politique, plus encore qu'une critique humaine. Mais politique dans le sens le plus concret du terme, c'est-à-dire qu'il nous expose et synthétise parfaitement le modèle capitaliste et égoiste de notre monde actuel : Ruben vomit ce modèle atroce, qui alimente la vacuité et la médiocrité des êtres. Car il est principalement question de cela : ce modèle de strates sociales est contre-productif, n'amène à aucune satisfaction décente, ne produit que de la m... et du vomi.

Egalement quand tout cela ne se retourne pas contre soi : à ce propos, parlons des grenades vendues par le couple de vieux cons qui reviennent à eux, ainsi que de la nana exploitée au bas de l'échelle qui se retourne contre eux dans la réalité du terrain. Car, dans le '"bon" déroulement de cette société, finalement elle-seule (et ce qu'elle représente) ne se revèle... carrément indispensable. Donc avec caractère elle se réjouit de pouvoir inverser la tendance dès lors qu'elle le peut (et à mon sens on peut se délecter de ce comportement car face à toute la cruauté et la fatalité de la situation jusqu'en milieu de film nous ne sommes brutalement plus dans la passivité et l'acceptation avec ce personnage qui représente vraiment le combat de la lutte des classes). D'ailleurs, à la toute fin, après s'être regalée de sa position de dominante et non plus de dominée, position qui s'est très vite imposée à elle et dont elle a profité avec vengeance - et non avec automatisme fataliste comme le disent beaucoup d'autres critiques - , à la dernière image du film, elle se dit très bien qu'elle peut toujours profiter ce rôle (mais qu'elle sait précaire) ou alors accepter de continuer ce système malheureusement bien ancré (et inhérent à cette espèce humaine autocentrée et instagramée?). Accepter de repartir dans ce vil fonctionnement de strates POUR SURVIVRE.

Voilà ce qui dénoncé : pour survivre c'est tout de suite via le fonctionnement primaire de hiérarchies alors qu'on pourrait s'entraider et rester solidaires ! Au lieu de cela, restons dans l'entre-soi et les castes, c'est tellement plus satisfaisant et productif ! Et non, les amis on est tous à côté de la plaque car c'est précisément l'inverse.

Ce n'est donc pas une simple lecture du plaisir de domination de chacun, c'est la dénonciation du cycle infernal dans lequel nous sommes pris, de notre machinerie sociétale qui tourne en rond, qui ne produit rien de décent et d'Humain. SANS FITRE - TRIANGLE OF SADNESS nous expose tout ce gâchis, ce fonctionnement ignoble dont la plupart des Hommes se complaisent tout en bouffant de délicieux mets pendant que le bateau coule.

Bravo à Ruben qui je pense est très sincérement remonté et écoeuré par ses semblables, et son oeuvre a le mérite d'exister, même si, pour la majorité, c'est totalement comme s'il pissait dans un violon.