Idiot, mais riche
Je comprends maintenant, après avoir découvert ce film, pourquoi sans filtre a obtenu la Palme d'Or. C'est tout simplement le talent d'un réalisateur suédois, Ruben Östlund, qui réussit la...
Par
le 17 oct. 2022
178 j'aime
4
Un film sardonique, avec de très bon dialogues, mais un peu prévisible.
Le bateau comme allégorie sociale. En bas, les invisibles, en salle des machines ou chargés du ménage (des femmes philippines). Au milieu, le personnel de bord, blanc, souriant et très docile. Sur le pont, en train de fainéanter, un microcosme de privilégiés, que ce soit par le corps (un couple de mannequins, Karl et Yaya) ou par l'argent (un vieux couple de vendeurs d'armes, un ancien soviétique reconverti dans la vente de lisier en gros).
Tout tourne autour des privilégiés, et puis arrivent deux événements perturbateurs : une tempête, puis une confuse attaque de pirates. Un petit groupe se retrouve échoué sur une île grecque. Une nouvelle hiérarchie sociale se reconstruit autour de la bonne philippine, seule à savoir pêcher, qui instaure une sorte de matriarcat.
Un tableau de l'humanité au vitriol, où la plupart des personnages sont ridicules ou haïssables. Nous sommes montrés pour les primates sociaux que nous sommes. Je regrette que la dernière partie, sur l'île, n'ait pas été plus longue : c'est la plus intéressante, celle où on sent que chaque scène peut basculer dans une direction imprévisible.
Mais au final du voyage, si la tension est bien rendue avec des effets minimalistes et un très bon jeu d'acteurs, la dernière ligne droite s'avère assez sage et académique. Dommage pour un film dont le début était si abrasif.
+ Si vous venez pour Woody Harrelson, je vous préviens, vous serez un peu déçu. Non qu'il joue mal, mais son rôle n'est pas si central que ça, sachez-le.
Une allégorie sociale acerbe, ça fait toujours du bien. Ce film mérite son petit succès.
Créée
le 5 déc. 2024
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Sans filtre
Je comprends maintenant, après avoir découvert ce film, pourquoi sans filtre a obtenu la Palme d'Or. C'est tout simplement le talent d'un réalisateur suédois, Ruben Östlund, qui réussit la...
Par
le 17 oct. 2022
178 j'aime
4
La nature humaine, surtout vue à travers ses bassesses et sa médiocrité, est le sujet préféré de Ruben Ôstlund qui n'hésite pas à pousser le curseur à son maximum dans Sans filtre (traduction oiseuse...
le 29 mai 2022
69 j'aime
14
La croisière s’amuse Puisqu’il s’agit ici d’évoquer un film qui ne fait pas de la dentelle, allons droit au but : Triangle of Sadness est un film qui vous explosera à la tronche. Ruben Östlund...
Par
le 2 juin 2022
66 j'aime
Du même critique
C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...
Par
le 6 sept. 2013
57 j'aime
10
Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...
Par
le 24 nov. 2013
43 j'aime
6
"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...
Par
le 4 mai 2014
42 j'aime
60