Jean-Paul Le Chanois a été une des cibles privilégiées de la Nouvelle vague et Sans Laisser d’Adresse est typiquement le genre de films qui devait donner des boutons aux tenant de la « modernité cinématographique » : une intrigue simple, un cinéma populaire et bon enfant, de l’humanisme, de la bonhomie, de l’empathie, du bon sentiment….
Le Chanois était un metteur en scène généreux dont l'humanisme, le philanthropisme et les préoccupations sociales ne peuvent être remis en cause. Sans Laisser d'Adresse, c'est ça: amour pour l'être humain, sympathie pour les faibles.
Tous les ingrédients d’un cinéma classique, mais vivant, bien interprété et très agréable.


Un chauffeur de taxi prend en charge à la gare de Lyon, une jeune provinciale venue à Paris retrouver le père de son enfant. Le temps d’une nuit, ils vont se lancer à la recherche de l’homme, au fil de différentes adresses à travers Paris.
Le scénario est simplissime. Il tient davantage de prétexte à une déambulation dans un Paris d'après-guerre pas encore ravalé et à la visite de lieux, grouillants de vie, d’humanité, de copinage et d’entraide.
Garage de taxis, salle d’attente de dentiste, hall de gare, club de jazz, salle de rédaction d’un grand journal, meeting syndicaliste à la Mutualité, maternité… le duo sillonne Paris et de lieu en lieu croise une galerie d’anecdotes et de personnages authentiques, incarnés par des acteurs soit déjà célèbres, soit qui le deviendront.
Dans cette farandole qui alterne la comédie et le dramatique, on s’amuse à reconnaitre Pierre Mondy, Julien Carette, Gérard Oury, France Roche, Simone Signoret dans une apparition silhouette éclair, Michel Piccoli, Juliette Gréco dans son rôle de chanteuse de club, Louis de Funès.
La caméra est alerte, les dialogues vifs et pétillants, les acteurs épatants. Le film est à l’image de cette période d’après-guerre, pleine d'optimisme. On se laisse entrainer avec plaisir dans cette virée nostalgique dans Paris et dans cette ronde de fraternité, de solidarité bon-enfant un peu naïve, mais qui fait du bien.


https://www.youtube.com/watch?v=BwZ18k8DmM4

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le 1 mars 2021

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kinophil

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