Cette critique fait partie de la liste "48Hrs with Walter Hill".
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Métaphore (pourtant non recherchée par le réalisateur) sur le conflit Vietnamien -des soldats non préparés perdus en terrain hostile-, tout autant qu'inspiration du Anabase de l'auteur Grec Xenophon-soit le récit de mercenaires Grecs traversants des contrées ennemies, déjà cité par le biais de The Warriors du même réalisateur- Southern Comfort (titre ironique s'il en est) nous plonge dans un cauchemar poisseux au cœur du Bayou Louisianais.


Walter Hill plante sa caméra dans cet univers monochrome (la teinte des arbres, de l'eau et des treillis se confondent) et lâche une troupe d'acteurs connus -Keith Carradine, Power Boothe- ou en devenir -Peter Coyote et l'excellent Fred Ward- dans cet univers angoissant, où ils sont poursuivis par des "esprits" Cajuns.


"Esprits", car ces "Natifs" (nouveaux Natifs est un terme plus exact) semblent apparaitre furtivement de nulle part, distillant une terreur sourde dans les rangs de ces "presque" soldats (car rappelons-le, la Garde Nationale Américaine est composée de réservistes, dont l'Armée n'est pas leur occupation professionnelle), au milieu d'un environnement dit "primaire".


Ce qui débute comme un simple exercice de manœuvre, va très vite se transformer en un cauchemar éveillé, à la suite d'une "blague" énormément stupide: non seulement les pseudo-soldats empruntent les canots des Natifs mais de plus, l'un d'eux leur tire dessus avec un fusil d'assaut chargé à blanc.


C'est bien suffisant pour que les Cajuns se sentent humiliés et envahis, pour qu'ils décident de revendiquer leur territoire par la violence.
Le parallèle avec la guerre du Vietnam est d'une évidence indubitable.
L'on notera que les "soldats" commenceront à perdre leurs humanités "civilisées" au contact de ces Cajuns, qui ne sont que des silhouettes furtives dans cette ambiance moite.


La séquence la plus terrifiante ne se passe pourtant pas dans l'univers visuellement minéral du Bayou, mais a lieu dans le village des "Natifs".
Tandis que les Cajuns dansent en souriant -heureux de leurs vies à l'écart de la modernité- les deux derniers survivants vont être traqués au sein même de ce lieu joyeux.
Et le montage en parallèle dépeçage de cochons/soldats traqués, ajoute dans le paroxysme de la violence prégnante.


Ce paradoxe amène l'angoisse à un niveau élevé et l'idée nous effleure presque que les villageois savent très bien ce qui va arriver, voire de l'attendre comme une simple évidence.


Lorsque Spencer et Hardin voit le camion de troupe orné de l'étoile de l'US Army, l'on ressent avec eux un grand soulagement car c'est le signe du retour à une certaine civilisation confortable.


Et là ça en devient un nouveau paradoxe, car comment l'Armée US pourrait-elle être perçu comme civilisée et confortable, surtout après la déroute humaine du conflit Vietnamien???

Franck_Plissken
9
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le 24 janv. 2017

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