Premier (relatif) échec du "système" Judd Apatow, "Sans Sarah, Rien ne Va" (titre français encore une fois à côté de la plaque !) commet le péché originel : ne plus arriver à faire rire à force de se préoccuper de notre empathie avec les personnages. Plus que la mise en scène anonyme d'un nouveau tâcheron, il convient de blâmer l'erreur de casting d'un Jason Segel dans le rôle principal : juste et touchant, il est tout simplement incapable d'être drôle. Comme la soit-disant "révélation" Kristen Bell passe elle aussi à côté d'un personnage sans doute trop complexe pour elle (on ne touche jamais l'ambigüité que le scénario a imaginé pour elle), on en est réduit à savourer les excellents numéros des seconds rôles - comme toujours décalés, cruels et malaisants - à qui incombe finalement la responsabilité de porter tout le mal-être du mâle "Apatowien", gras, stupide, inculte et infantile, face à la femme, comme toujours brillante, sûre d'elle et - un tantinet - castratrice. Dommage ! [Critique écrite en 2008]