Sans soleil
4.9
Sans soleil

Film de Banu Akseki (2022)

C'est un peu difficile de parler de ce film en raison du fait que j'ai légèrement contribué à sa promotion en travaillant pour ses producteurs. Mais, alors que je l'ai vu deux fois, je dois bien dire que je ne comprends pas le projet.

Le film semble être conçu comme une métaphore de l'effondrement civilisationnel provoqué par le réchauffement climatique. Le Soleil, ici déréglé, devient le pire ennemi de l'humanité qui devient folle et dépressive à son contact. Sur le papier, pourquoi pas. En pratique, c'est profondément ennuyeux.

Car d'effondrement, on n'en voit aucun. Certes, on voit vaguement des gens qui se terrent dans des quartiers lugubres et qui se droguent. Mais tout ça est beaucoup trop soft : on a juste l'impression de voir quelques clodos comme on voit déjà partout à Bruxelles et d'assister à des rave parties punks improvisés par trois guignols. Le reste du monde continue de tourner comme si de rien n'était. Et même si tous les personnages finissent par être touché par ce mal, on n'a jamais véritablement l'impression que le monde s'effondre.

En réalité, on a surtout l'impression que tout le monde tombe en dépression, ce qui est sans doute la chose la moins spectaculaire du monde, mais aussi la plus stupidement auteuriste, transformant tout le film en projet inutilement pompeux et creux.

Le pire est sans doute que le véritable arc narratif du film n'est pas celui-là. En effet, le personnage principal passe surtout son temps à poursuivre une fille qui a la même veste que sa mère qui s'est volatilisée 10 ans auparavant. Si le film traitait tout ça sous un angle réellement apocalyptique (retrouver une personne qu'on aime avant la fin, tout ça alors que la folie emporte le monde au point qu'on confonde deux personnes différentes), pourquoi pas. Mais les deux récits ne se mélangent pas et n'ont aucune intensité.

Tout cela transforme Sans Soleil en un film contemplatif. À nouveau, je n'ai aucun problème avec : c'est ce que fait Blade Runner. Mais Blade Runner avait au moins un univers fascinant à contempler. Ici, on n'a que des décors bruxellois sans aucune saveur à regarder.

Au final, on accouche sur un film vide à tous les niveaux. Et c'est dommage.

MarxLeCyberpunk
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le 9 sept. 2023

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